L’EPFL crée une modélisation physique en 3D du futur Rhône

Les travaux de sécurisation du Rhône bénéfice de modèles en 3D pour une partie du territoire ...
L’EPFL crée une modélisation physique en 3D du futur Rhône

L'EPFL crée une modélisation physique en 3D du futur Rhône

Photo: KEYSTONE/LAURENT GILLIERON

Les travaux de sécurisation du Rhône bénéficient de modèles en 3D pour une partie du territoire valaisan. Après des projets similaires pour les régions de Gamsa et de Viège, dans le Haut-Valais, l'EPFL a présenté celui concernant le coude du Rhône à Martigny.

Opérationnelle depuis septembre 2018, la modélisation offre la possibilité à des spécialistes de réaliser des simulations de crues, d’observer et d’analyser le phénomène d’érosion et de charriage des sédiments.

L’Ecole polytechnique fédérale de Lauanne (EPFL) a été mandatée par le Département de la mobilité, du territoire et de l’environnement du canton du Valais pour effectuer une tâche qui permettra d’importantes économies et des gains de temps. C’est la garantie de faire juste sans devoir se rendre constamment sur le terrain, se réjouit Jacques Melly, le conseiller d’Etat en charge du dossier.

Lit abaissé

La zone concernée s’étend sur 2,3 kilomètres, du pont de Branson jusqu’à la hauteur du relais autoroutier du Grand-Saint-Bernard. Afin de faire sauter le goulet d’étranglement situé sur le territoire de Martigny, le fleuve sera élargi à plusieurs endroits et son lit abaissé. Les travaux sont budgétisés à 200 millions de francs. La mise à l’enquête du projet est prévue pour l’an prochain. Les travaux devraient durer dix ans.

Le concept permet de vérifier les modèles théoriques afin d’optimiser le projet, résume le chef de l’Office cantonal de la construction du Rhône, Tony Arborino. Il offre une vue globale des phénomènes. Réalisés, ces travaux permettront de réduire de 80% les parcelles en zone rouge, à proximité du fleuve.

Précision chirurgicale

Installé sur une surface de 400 m2 dans un hangar situé en zone industrielle à Martigny, ce modèle à l’échelle 1:52 a déjà permis, grâce à de premières simulations de crues, de démontrer que les futurs travaux permettront de supprimer tout risque d’inondation, selon l’Etat du Valais. Ces mesures sont réalisées à l’aide d’instruments de dernière génération qui fournissent des données au dixième de millimètre.

'Concrètement, nous avons créé un réservoir de 60'000 litres, des circuits hydrauliques puis une plateforme de travail', explique Giovanni De Cesare, le directeur opérationnel de la plateforme de constructions hydrauliques à l’EPFL. 'Nous avons ensuite ajouté des gabarits, les profils et du sable afin de simuler au mieux une inondation (ndlr : de très grande ampleur)'.

Engagement majeur

La troisième correction du Rhône a été lancée suite aux débordements du fleuve en octobre 2000. Elle devrait coûter 3,6 milliards de francs, dont 3,4 milliards de francs pour le canton du Valais. Quelque 200 millions de francs ont déjà été investis.

Rhône 3 vise à sécuriser la population et les infrastructures. 'C’est un dossier fondamental pour l’économie valaisanne. Un engagement majeur pour notre canton', a rappelé Jacques Melly. Outre dans le Haut-Valais (région de Viège) et à Martigny, les travaux prévus dans la région de Sion et dans le Chablais, notamment à l’embouchure du fleuve, ont été classés prioritaires.

/ATS
 

Actualités suivantes

Articles les plus lus