La Banque centrale européenne (BCE) a conscience que les taux d'intérêt élevés provoquent leur lot de 'souffrances' pour les ménages emprunteurs et combat l'inflation pour écourter autant que possible ces effets, a déclaré Christine Lagarde lundi.
La présidente de la BCE a réaffirmé, devant le Parlement européen, que les taux d'intérêt vont rester élevés aussi longtemps que nécessaire pour calmer les prix à la consommation.
L'institution de Francfort a relevé ses taux d'intérêt à dix reprises depuis juillet 2022, y compris lors de sa réunion de rentrée, il y a une dizaine de jours.
'Avons-nous aussi dans notre esprit quelle douleur cela inflige, quelle souffrance il y a? Oui, c'est dans nos pensées', a observé Mme Lagarde.
La banquière centrale a cité en exemple le fait que 30% des ménages dans la zone euro ont des encours de prêts hypothécaires à taux d'intérêt variables.
La hausse des taux directeurs de la BCE augmente mécaniquement leurs mensualités de remboursements, 'et c'est dur', a poursuivi la présidente de la BCE.
De même, les prix des carburants et ceux de l'énergie en général 'pèsent durement sur les ménages à faibles revenus', a-t-elle ajouté.
Aussi, 'notre devoir est de ramener l'inflation à son objectif en temps opportun', a-t-elle martelé.
'Plus vite les prix seront stables, moins cela sera douloureux à la fois pour ceux qui investissent, mais aussi pour ceux qui ont emprunté', a-t-elle conclu.
La BCE a relevé à la mi-septembre son taux d'intérêt de référence à son plus haut niveau depuis 1999, défiant ceux qui appelaient à une trêve pour ne pas aggraver le ralentissement de l'activité économique en zone euro.
La hausse cumulée des taux au cours des quatorze derniers mois atteint désormais 4,50 points de pourcentage, un choc inédit pour la zone euro.
Si l'inflation poursuit son recul en septembre, comme attendu, la BCE aura moins de raison de poursuivre le cycle de hausse des taux.
Le gouverneur de la Banque de France (BdF) a quant à lui souhaité lundi un maintien des taux de la BCE à leur niveau actuel pour une période étendue, préférable selon lui à de nouvelles hausses qui mettraient l'économie en péril.
/ATS