La grève à l'ats a été suspendue vendredi, au 4e jour d'un mouvement sans précédent dans la presse suisse ces dernières années. Des négociations vont débuter mi-février entre le conseil d'administration et le personnel, qui conteste l'ampleur de la restructuration.
La rédaction, qui s'est réunie vendredi en assemblée, a repris le travail à 16h00, après avoir rejoint en cortège la centrale de l'ats, située près de la gare à Berne.
'La grève n'est pas terminée, elle est suspendue', a écrit le syndicat impressum dans un communiqué. La rédaction se réserve le droit de poursuivre le mouvement. Elle le reprendra si le conseil d'administration n'entre pas en matière 'de manière satisfaisante' sur ses revendications.
La reprise du travail a été votée à une grande majorité de l'assemblée, composée vendredi de la presque totalité des rédactrices et rédacteurs, selon le communiqué. La grève avait débuté mardi matin à 06h30.
Une rencontre a eu lieu jeudi entre une délégation de la Commission de rédaction (CoRé) et une délégation du conseil d'administration, composée du président Hans Heinrich Coninx, du vice-président Hanspeter Lebrument, de Matthias Hagemann ainsi que du CEO Markus Schwab.
Discussions 'respectueuses et constructives'
Lors de cette réunion qui s'est déroulée dans une ambiance 'respectueuse et constructive' selon les représentants du personnel, le conseil d'administration s'est dit prêt à entamer des négociations ces prochaines semaines avec la rédaction et les syndicats sur différents points. Il a néanmoins demandé que la grève s'arrête durant ces négociations.
La rédaction salue l'offre de négociation du conseil d'administration, mais souligne que 'la lutte n'est pas terminée, les principales exigences n'étant pas atteintes'. Parmi elles figure la suspension des résiliations.
Le conseil d'administration a précisé qu'une première ronde de négociations aura lieu le 13 février. Dans un communiqué, il a précisé que la séance de jeudi avait permis de dresser un état des lieux de l'orientation future de l'agence. Les deux parties ont pu formuler leurs attentes et se sont mises d'accord pour entamer des négociations afin de clarifier des points ouverts.
Pertes 'structurelles'
La rédaction conteste l'ampleur et la rapidité de l'annonce des coupes (environ 36 postes sur un total de 150 équivalents plein temps dans la rédaction).
Cette semaine, le personnel a exigé une suspension des résiliations tant qu'une stratégie 'solide et responsable' pour l'agence n'est pas présentée, des 'négociations sérieuses' avec la direction et le conseil d'administration, ainsi qu'une amélioration du plan social pour les employés touchés par la restructuration, en particulier les plus âgés.
L'agence a annoncé des pertes de recettes de 3,1 millions de francs pour l'année 2018. Celles-ci s'ajoutent à une perte de 1 million pour l'année 2017. En cause, une baisse des tarifs et l'abandon de certains services par les clients. Pour la direction, ces pertes sont structurelles et rendent la restructuration inévitable.
/ATS