Comme attendu GAM a achevé 2018 dans le rouge vif. Le gestionnaire d'actifs a essuyé une perte nette de 929,1 millions de francs, contre un bénéfice de 123,2 millions un an plus tôt. Les capitaux ont reflué de presque 30 milliards. L'ex-patron voit son bonus biffé.
Au bouclement de l'exercice, les actifs sous gestion (AuM) de la division Investment Management s'établissaient à 56,1 milliards de francs, contre 84,4 milliards un an plus tôt, précise jeudi GAM. Dans le détail, 11 milliards ont reflué en lien avec l'affaire des fonds ARBF ('Absolute-Return-Bond'), et presque autant (10,5 milliards) 'dans le cadre de stratégies non-ARBF'.
Les effets liés à l'évolution des taux de change et des marchés financiers ont pesé sur la masse sous gestion à hauteur de 6,8 milliards. Dans les activités de White Labelling, les AuM ont légèrement progressé (+2,4%) pour s'inscrire à 76,1 milliards de francs, à la faveur de 8,3 milliards de capitaux frais.
En ligne avec son avertissement sur résultats lancé en décembre dernier, le groupe zurichois a vu son résultat opérationnel avant impôts fondre de plus d'un quart, à 126,7 millions de francs. Le produit des commissions et services, soit l'essentiel des recettes de GAM, a fondu de 9% à 499,9 millions.
Moins bien qu'attendu
La copie rendue par le gestionnaire d'actifs zurichois est encore inférieure aux projections de la communauté financière, qui s'attendait à une perte de 925 millions de francs et un produit d'exploitation à hauteur de 509 millions.
Comme annoncé en décembre, les actionnaires ne se verront pas gratifier d'un dividende pour l'exercice écoulé, 'le plus difficile pour GAM depuis son autonomie il y a dix ans', selon le président de l'ex-unité de la banque privée Julius Bär, Hugh Scott-Barrett.
La rémunération variable de la direction du groupe se montera à un total de 5,6 millions de francs, dont l'ancien directeur général (CEO) Alexander Friedman ne verra vraisemblablement pas la couleur.
L'exercice en cours ne s'annonce guère plus brillant. GAM a suspendu ses objectifs à moyen terme pour concentrer ses efforts sur la 'stabilisation des activités' et le 'retour à une croissance durable'.
/ATS