Les Transports publics fribourgeois (TPF) s'apprêtent à mettre en service de nouveaux trolleybus à batterie offrant une première suisse. Ces véhicules circuleront dans l'agglomération de Fribourg en ne recourant à une ligne de contact qu'à hauteur de 28%.
Un des dix trolleybus articulés à batterie commandés en 2019 a été présenté vendredi au centre d'entretien et d'exploitation des TPF à Givisiez (FR). Le véhicule dispose d'une batterie de 66 kilowattheures (kWh) d'une tonne fixée sur le toit, qui lui donnera l'autonomie pour circuler sur la ligne 1.
Celle-ci relie Marly aux Portes de Fribourg. Le trolleybus sera en contact avec une ligne d'alimentation seulement sur 28% du parcours. Le solde des 7,5 kilomètres s'accomplira en recourant à la batterie, ce qui à l'intérieur comme à l'extérieur changera beaucoup, puisque le véhicule présentera le silence de l'électrique.
Haut-parleur à l'avant
A tel point qu'un haut-parleur émettra du son à l'avant pour signaler son passage. Les dix véhicules, fabriqués par la société soleuroise Hess, vont remplacer au début de 2021 les trolleybus bimode, électrique et diesel, qui circulent depuis 16 ans. De quoi économiser entre 300'000 et 400'000 litres de diesel par an.
Les nouveaux trolleybus sont certes un peu plus chers, 1,3 million de francs l'unité, mais 'ils sont plus respectueux de l'environnement et causent moins de bruit', a indiqué le conseiller d'Etat Jean-François Steiert, en charge des transports publics. Les émissions de CO2 diminueront de 800 tonnes par an.
Entièrement électrique, sans moteur thermique d'appoint, les trolleybus consommeront en revanche davantage d'électricité. 'A la fois pour assurer la traction et la recharge de la batterie', a précisé Serge Collaud, directeur des TPF. La hausse devrait atteindre 1,7 million de kWh par an.
Développement en vue
L'arrivée des nouveaux trolleybus, qui pourraient à terme rouler sur d'autres lignes, nécessite un investissement additionnel de 3 millions de francs. Il s'agit, pour pouvoir tirer davantage de courant de la ligne de contact, de construire une cinquième sous-station à la gare et de rénover celle du Tilleul datant de 1964.
En termes d’infrastructures, les lignes de contact existantes sont maintenues, sans extension. Coûteuses à l'entretien et peu esthétiques, elles pourraient à terme être moins présentes dans la ville. A Zurich, par exemple, les trolleybus 'déperchent' et 'reperchent' dans des zones comme les giratoires.
Le trolleybus présenté vendredi par les TPF, via un parcours à travers la ville de Fribourg, offre une flexibilité en pouvant se passer de certains tronçons de lignes de contact, comme sur de grandes places où de nombreux véhicules se croisent. 'L'univers des trolleybus est en constant mouvement', a conclu Serge Collaud.
/ATS