L’Office fédéral de la santé publique (OFSP) et le canton du Valais n’ont pas encore tranché une éventuelle mise en quarantaine de Verbier pour cause de Covid-19. Les médecins de la station, inquiets de la situation sanitaire, ont réclamé une décision en ce sens.
A l’instar de ses collègues de la station et de la Maison de la santé de Sembrancher, la doctoresse Sabine Popescu a tiré la sonnette d’alarme dans le Nouvelliste de lundi. 'Nous allons atteindre très probablement la barre des soixante cas positifs sur la région. Il faut à tout prix créer un vase clos pour protéger le Valais et le pays'.
La praticienne a pointé les nombreux va-et-vient, notamment de travailleurs. Selon plusieurs autres sources recueillies par Keystone-ATS, divers regroupements à l’extérieur et à l'intérieur de bâtiments ont encore eu lieu au cœur de la station vers la mi-mars. Le corps médical souhaite donc que la station, voire toute la vallée, soit mise en quarantaine.
'Solution bénéfique pour les gens'
'Nous sommes en train de discuter de ce cas avec la commune de Bagnes et le canton', a précisé lundi après-midi Daniel Koch, le responsable de la division des maladies transmissibles et chef de la cellule de crise de la Confédération.
'Nous voulons apporter une solution bénéfique à la population et pas faire un effet de manche. Nous devons également régler la question légale pour savoir si ce genre de décision est finalement de la compétence d’un canton ou de la Confédération lorsqu’il s’agit de mettre une région en quarantaine.'
Dans l’ancienne Loi sur les épidémies, ladite compétence revenait à Berne. Dans la nouvelle mouture, cette question n’est en revanche pas définie, selon Daniel Koch. Un vide juridique qui oblige donc Berne et Sion à s’entendre. 'Ce n’est pas le moment de se disputer juridiquement', a toutefois ajouté Daniel Koch, qui a aussi relevé que rien ne dit qu'il y a plus de cas à Verbier qu'ailleurs.
L’application d’une éventuelle décision reviendra, sur le terrain, au Valais. Depuis le début de cette pandémie, c’est la première fois que des médecins demandent une mesure spécifique de mise en quarantaine d'un territoire.
Mesures 'drastiques' déjà prises
Interpellées, les autorités de la commune de Bagnes ont indiqué qu'elles exécuteront la décision du canton. 'Entre-temps, nous avons pris des mesures drastiques pour tenir compte de l’évaluation des médecins', a assuré le président, Eloi Rossier.
Depuis samedi matin, les bus urbains ne circulent plus dans la station. Les propriétaires de résidences secondaires ont également été priés de ne pas gagner leur pied-à-terre. Un certain nombre d’entre eux, notamment venus du nord de l’Italie (Lombardie, Piémont) se trouvent déjà à Verbier.
/ATS