Environ 1400 cheminots des CFF sont descendus dans la rue lundi dans plusieurs grandes villes de Suisse. Réunis à l'appel du Syndicat du personnel des transports publics (SEV), ils protestaient contre les mesures d'économies de la direction sur le dos des employés.
Les cheminots ont envoyé un message clair à la direction, qui campe sur ses positions dans les négociations sur le renouvellement de la convention collective de travail (CCT), souligne le SEV dans un communiqué. Le personnel a déjà fait d'énormes sacrifices ces dernières années, notamment avec le programme d'économies RailFit 20/30, qui vise la suppression de 1400 emplois d'ici 2020.
Sachant cela, pas question d'accepter de nouvelles baisses de salaires et d'autres mesures comme des hausses de productivité ou un affaiblissement de la protection contre les licenciements. 'Le recul social ne se négocie pas, il se combat': tel était le message des manifestants. Selon le SEV, ils étaient une centaine à Genève, pas loin de 300 à Lausanne, 350 à Zurich, 300 à Olten et 150 à Berne.
Des lâchers de ballons ont ponctué les rassemblements ou les cortèges de Genève, Zurich, Olten, Berne et Bellinzone, avec l'espoir que l'un ou l'autre rejoigne le directeur Andreas Meyer, en congé sabbatique et inatteignable, ont ironisé les manifestants.
Des cartes postales étaient accrochées aux ballons, portant des revendications des employés. On pouvait aussi y lire que les exigences des CFF ne représentent que mépris à l'égard du personnel. 'Haalloooo...? La Terre à Meyer...', lisait-on même sur l'une d'elles.
'De la provocation'
A Zurich, les quelque 350 cheminots se sont rassemblés dès 16h30 devant le Musée national, près de la gare centrale, avant le lâcher de ballons devant l'institution. Le président du SEV Giorgio Tuti a dénoncé l'attitude de la direction. Les négociations sur la CCT ont débuté en février et elles n'ont donné 'absolument aucun résultat', a-t-il dit. Elles n'ont 'pas avancé d'un millimètre'.
Les négociations ont été prolongées jusqu'en septembre. Si elles ne donnent aucun résultat, il faut s'attendre à de nouvelles manifestations de protestation, a-t-il prévenu. Giorgio Tuti a aussi critiqué le directeur Andreas Meyer. Il a pris un congé sabbatique et dans le même temps il veut supprimer une semaine de vacances pour les plus de 60 ans: 'c'est de la provocation', selon lui.
'On ne lâche rien'
'On ne lâche rien': c'est en scandant ce slogan et en chantant que pas loin de 300 cheminots ont cheminé dans les rues de Lausanne, drapeaux syndicaux claquant au vent.
'On demande à la direction des CFF de revenir sur terre. En tant qu'entreprise de service public, elle doit avoir un rôle social exemplaire', a souligné Christian Fankhauser, secrétaire syndical SEV. Sans quoi les cheminots poursuivront leur mobilisation.
Venue en soutien, la conseillère aux Etats Géraldine Savary a appelé au respect du personnel. La digitalisation ne remplacera pas l'humain, a souligné la socialiste vaudoise. On sera à vos côtés pour négocier la CCT, a-t-elle assuré.
/ATS