Les cantons vont pouvoir s'échanger des doses de vaccin pour combler les retards de livraison. Berne et Lucerne volent au secours des huit cantons dont les stocks sont arrivés à bout afin qu'ils réalisent dans les temps la deuxième vaccination.
L'Office fédéral de la santé publique (OFSP) et la Commission fédérale pour les vaccinations recommandent que la deuxième dose soit administrée dans un intervalle de trois à six semaines au maximum. Or les retards de livraison de Pfizer/BioNTech compromettent l'injection de la deuxième dose au Tessin, à Appenzell Rhodes-Extérieures, Glaris, Nidwald, Obwald, Schaffhouse, Soleure et Zoug. La Suisse a vacciné 3,6 % de sa population malgré ces complications.
Pour garantir les délais, les cantons ont convenu d'un échange, a indiqué mardi la Conférence des directeurs cantonaux de la santé (CDS). Berne et Lucerne vont céder une partie des doses qui leur reviennent. Ce contingent suffira à couvrir les besoins des cantons concernés. Il ne sera donc pas nécessaire de faire appel au canton de Fribourg, qui a lui aussi proposé ses services.
Contingent inchangé
Les cantons pourront s'entraider au-delà de ces échanges si besoin. Ceux qui ont cédé des vaccins recevront des doses supplémentaires plus tard. Le nombre total de vaccins par canton ne change pas. Les cantons doivent en outre continuer à mettre de côté les doses destinées à la deuxième vaccination.
'Nous avons pu trouver une solution à court terme', a relevé Michael Jordi, secrétaire général de la CDS, devant la presse. L'OFSP s'oppose toujours à une 'distribution dynamique'. Une telle bourse d'échange ne doit pas devenir la norme, a précisé M. Jordi.
La vitesse de vaccination d’un canton ne va pas influencer son contingent de vaccins qui continuera à être défini selon le nombre d’habitants et le pourcentage de la population par rapport aux groupes cibles. Il faut éviter des changements de planification de dernière minute, selon M. Jordi.
Pour assurer une large vaccination de la population, tous les prestataires doivent être mobilisés, notamment les médecins et les pharmaciens, a-t-il ajouté. La CDS négocie actuellement avec les différents partenaires - médecins et assureurs - pour régler les conditions tarifaires et les dispositions contractuelles.
Retards
La Suisse a dû revoir son plan de vaccination en raison des problèmes de livraison. Elle devrait disposer de 650'000 doses de vaccin anti-Covid en février au lieu des 1,3 million initialement prévues. Mais l'OFSP assure que les retards seront rapidement rattrapés. Pfizer connaît actuellement des retards de livraison dans toute l'Europe. Des retards sont aussi constatés du côté de Moderna.
La campagne de vaccination est en bonne voie et la stratégie choisie est un succès, a souligné mardi la directrice de l'OFSP Anne Lévy. La Suisse a choisi les bons fabricants de vaccins, a-t-elle ajouté lors d'un point de presse.
Sur les 550'000 doses reçues, 518'000 ont été distribuées aux cantons. Quelque 315'000 ont déjà injectées, a précisé Mme Lévy. Avec 3,6% de la population vaccinée, la Suisse n'est pas en retard au niveau international.
/ATS