Une descente de police a été effectuée mardi sur un chantier des Transports publics genevois (TPG). Une enquête est actuellement en cours, a indiqué le Ministère public genevois, sans donner plus de détails sur les motifs qui l'ont poussé à ouvrir une procédure.
Selon le syndicat Unia, le chantier visé par la justice est celui qu'il avait dénoncé il y a une quinzaine de jours. Il s'agit du chantier des futurs entrepôts de trams et de bus et concerne les travaux d'électricité. Une succursale vaudoise d'une entreprise italienne avait soumissionné et obtenu ces travaux.
Cette société avait ensuite mandaté, toujours selon Unia, une autre entreprise pour recruter des travailleurs dans le sud de l'Italie. Une fois embauchés, ces ouvriers devaient ouvrir un compte postal en Italie pour le versement des salaires. Cette manoeuvre aurait servi à prélever en douce une partie de la paye des travailleurs.
Des salaires réels bien inférieurs
Ainsi, selon Unia, des décomptes mentionnant des salaires conformes à la CCT genevoise de l'installation électrique ont été remis aux ouvriers. Mais ces derniers n'auraient touché en réalité qu'une rémunération située entre 8 et 10 francs de l'heure, contre une moyenne promise de 24 francs.
Selon le syndicat, les ouvriers venant du sud de l'Italie n'ont pas non plus obtenu le paiement de l'intégralité des heures de travail effectuées. Juriste chez Unia, Fabrice Berney se montre très satisfait de l'intervention de la justice dans ce dossier. Il s'agit d'un système de sous-enchère salariale 'assez bien organisé'.
Si des infractions pénales ont été commises, 'nous voulons qu'elles soient sanctionnées', a ajouté M.Berney. Le fait qu'une procédure ait été ouverte prouve, selon lui, le sérieux des accusations portées par Unia. Maintenant, le syndicat demande aux TPG de retirer l'adjudication du chantier à l'entreprise soupçonnée de fraude.
/ATS