Après une fin d'année 2022 en trombe, le groupe bancaire Crédit Agricole et son entité cotée Casa continuent sur leur lancée en publiant mercredi un bénéfice net en hausse de 23,6% au premier trimestre, grâce aux performances record de sa banque d'investissement.
Le résultat net du groupe s'est établi à 1,67 milliard d'euros (environ 1,63 milliard de francs) entre janvier et mars, pour un produit net bancaire (PNB, équivalent du chiffre d'affaires pour l'industrie) de 8,93 milliards d'euros (quasiment stable).
Son entité cotée, Crédit Agricole SA (Casa), représente à elle seule 6,12 milliards d'euros de PNB (+3,1% sur un an) pour 1,23 milliard de résultat net, plus du double de l'an dernier à la même période.
Ce dernier montant est aussi bien supérieur à ce qu'attendaient les analystes interrogés par le fournisseur de données Factset (751 millions d'euros) et l'agence financière Bloomberg (658,6 millions d'euros).
Le modèle de banque présentée comme 'multi-universelle', active sur de nombreux marchés et territoires, permet au groupe de 'présenter régulièrement d'excellentes performances commerciales et financières, comme c'est à nouveau le cas ce trimestre', a souligné dans un communiqué le directeur général de Crédit Agricole SA, Philippe Brassac.
La banque de financement et d'investissement (BFI) 'affiche une performance record sur le premier trimestre 2023', souligne le groupe dans ce communiqué, grâce à une 'activité soutenue' des services financiers aux institutionnels.
Le pôle 'grandes clientèles' passe par conséquent dans le vert au premier trimestre, avec un résultat net de 376 millions d'euros, à comparer avec une perte l'an dernier sur la même période.
Le bénéfice net entre janvier et mars du pôle 'gestion de l'épargne et assurance' s'est quant à lui élevé à 698 millions d'euros quand celui des services financiers spécialisés (affacturage, crédit à la consommation, crédit-bail...) a atteint 127 millions d'euros.
Stratégie de partenariats
Le directeur de Crédit Agricole SA est par ailleurs revenu lors d'une conférence de presse tenue à distance sur les métiers de crédit-bail automobile et de paiements, pour lesquels le groupe nourrit de grandes ambitions.
Il adopte pour cela une même stratégie de développement: une association à de grands noms de l'industrie concernée.
Vecteur 'formidable' de développement selon M. Brassac, le crédit-bail (ou leasing en anglais) automobile a été rassemblé sous une même marque en début d'année, Leasys.
Cette activité s'est construite grâce au partenariat entre Crédit Agricole Consumer Finance et le constructeur automobile Stellantis (Fiat, Peugeot, Citroën...).
La nouvelle société se fixe pour mission de devenir un leader européen des services de mobilité, et espère porter sa flotte à un million de véhicules d'ici 2026.
'Même si nous avons déclenché nos ambitions un peu plus tardivement que certains de nos concurrents, elles sont évidemment très élevées pour les trois ou quatre prochaines années', a souligné M. Brassac.
Crédit Agricole fait pour l'instant la course derrière BNP Paribas et Société Générale, et leurs filiales respectives Arval et ALD.
'Dans le cadre des paiements nous avons fait une annonce majeure pour créer un champion français', a complété le directeur général de Casa.
C'est sur Worldline que Crédit Agricole a jeté son dévolu, en annonçant le 19 avril la création en 2025 d'une coentreprise associant d'un côté la force commerciale et le portefeuille de commerçants du Crédit Agricole, et de l'autre l'infrastructure technique fournie par Worldline.
/ATS