Crash en Ethiopie: les boîtes noires analysées en France

Les boîtes noires du Boeing 737 MAX qui s'est écrasé dimanche en Ethiopie sont attendues en ...
Crash en Ethiopie: les boîtes noires analysées en France

Crash en Ethiopie: les boîtes noires analysées en France

Photo: KEYSTONE/AP Houston Chronicle/YI-CHIN LEE

Les boîtes noires du Boeing 737 MAX qui s'est écrasé dimanche en Ethiopie sont attendues en France. Une agence spécialisée a été chargée d'enquêter sur les causes du crash. A titre préventif, la plupart des pays ont décidé d'immobiliser tous les avions du même modèle.

L'Ethiopie, qui ne dispose pas de l'équipement nécessaire, a confié la lecture des deux boîtes noires au Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA), un organisme public français. Le BEA a précisé que les autorités éthiopiennes communiqueraient elles-mêmes 'sur les progrès de l'enquête'. Une boîte contient les paramètres du vol, l'autre les conversations et alarmes du cockpit.

Le crash de l'avion d'Ethiopian Airlines près d'Addis Abeba, qui a fait 157 morts, est le second en moins de six mois pour le Boeing 737 MAX 8. Dans des circonstances similaires, un avion du même type de la compagnie Lion Air s'était abîmé en mer au large de l'Indonésie en octobre, faisant 189 morts.

Comme dans le cas de Lion Air, la chute du Boeing d'Ethiopian Airlines a eu lieu peu de temps après le décollage. Les deux appareils ont connu des montées et des descentes irrégulières juste après avoir décollé, selon des nouvelles données satellitaires, collectées, analysées et fournies par le Canada.

Les Etats-Unis aussi

Mercredi, le président américain Donald Trump a fini par céder à la pression en annonçant que tous les Boeing 737 MAX allaient être cloués au sol aux Etats-Unis. Il se rallie ainsi au consensus international sur ce nouvel avion du constructeur américain.

'Nous allons décréter en urgence l'interdiction de tous les vols des 737 MAX 8 et 737 MAX 9', a déclaré M. Trump depuis la Maison Blanche. 'La sécurité des Américains et de tous les passagers est notre priorité absolue', a-t-il assuré.

Washington a annoncé l'interdiction de vol peu après le Canada. Le Chili, le Mexique, le Costa Rica et le Panama ont pris la même mesure mercredi, après l'Union européenne ainsi que la Suisse, la Chine et de nombreux autres pays depuis dimanche.

Dysfonctionnement

L'enquête de l'accident de Lion Air a pour le moment mis en cause un dysfonctionnement sur le système de stabilisation en vol destiné à éviter un décrochage de l'avion, le 'MCAS' (Maneuvering Characteristics Augmentation System).

Le MCAS, conçu spécialement pour les 737 MAX afin de remédier à des moteurs plus gros et plus lourds que ceux équipant les 737 d'ancienne génération, met l'avion en 'piqué' lorsque l'appareil est en décrochage afin de regagner de la vitesse - sur la base d'une appréciation erronée dans ce cas.

Plusieurs pilotes américains avaient eux-mêmes rapporté en octobre et novembre, sur une base de données anonymes de la NASA, avoir été confrontés à un dysfonctionnement du MCAS. Ils ont toutefois réussi à éviter un accident car ils avaient été informés et entraînés à faire face à ce problème.

Dans un entretien à CNN, le PDG d'Ethiopian Airlines a assuré que les pilotes de l'appareil avaient reçu une nouvelle formation sur les particularités du 737 MAX 8 après l'accident de la compagnie indonésienne.

Un camouflet inédit

En Ethiopie, des proches des victimes - kényanes, chinoises, américaines et canadiennes - de ce vol Addis Abeba-Nairobi se sont rendus mercredi sur le lieu de l'accident, un champ à 60 km à l'est de la capitale du pays.

L'interdiction de vol pour un avion récent est un camouflet inédit dans l'histoire de l'aviation civile. Pourtant, elle ne devrait pas perturber sérieusement le trafic aérien mondial. Quelque 370 appareils de cette famille volent dans le monde aujourd'hui, sur environ 19'000 avions d'au moins 100 passagers en service au niveau international, tous modèles confondus, selon des données d'Airbus.

/ATS
 

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