Au seuil d'un grand week-end de départs avant Noël, la France vit vendredi son 16e jour de grève dans les transports contre la réforme des retraites portée par le gouvernement. Celui-ci a affiché quelques 'avancées' pour arracher une trêve d'ores et déjà compromise.
La situation à la SNCF (opérateur du rail) devrait certes s'améliorer un peu par rapport aux jours précédents, avec la moitié des trains à grande vitesse et un train de banlieue sur quatre 'en moyenne' en circulation.
Petit mieux aussi à Paris pour les usagers des transports, avec six lignes de métro fermées et une 'amélioration globale', selon la RATP (régie des transports parisiens). Mais 59% des trains à grande vitesse et de moyenne distance programmés les 23 et 24 décembre sont supprimés. Les annonces pour les trains circulant le jour et le lendemain de Noël sont très attendues.
En ce qui concerne les liaisons avec la Suisse, les trains sont actuellement confirmés jusqu’au mardi 24 décembre, écrit l'entreprise Lyria qui gère le transport ferroviaire entre les deux pays sur son site internet. Par ailleurs de ce vendredi à dimanche, la composition de ces trains sera doublée 'afin de permettre au maximum de personnes de voyager'.
Trêve hors de portée
Les discussions sur la réforme des retraites n'ont pas permis de sortir de l'impasse jeudi en France. La réunion à Matignon a débouché sur l'annonce d'une nouvelle journée d'action le 9 janvier, prolongeant le conflit au-delà de la période des fêtes de fin d'année.
Une trêve complète pour les fêtes paraît hors de portée: si le 2e syndicat de la SNCF, l'Unsa ferroviaire, a invité jeudi à 'une pause pour les vacances scolaires', les syndicats CGT-Cheminots et SUD-Rail, 1ère et 3e fédérations syndicales de la compagnie, ont décidé de continuer le mouvement.
Parallèlement, plusieurs cortèges se sont mobilisées dans toute la France. A Rouen, 1100 personnes selon la police, 3000 pour la CGT ont défilé. Un millier de personnes ont défilé à Marseille, selon la préfecture de police. A Paris, plusieurs centaines de personnes (1300 selon la préfecture de police) ont défilé dans le calme entre la gare de Lyon et la gare de l'Est, a constaté un journaliste de l'AFP.
La bataille de l'opinion, elle, reste indécise entre le gouvernement et les grévistes, au regard de récents sondages desquels n'émerge pas encore de gagnant. La défiance a progressé à l'égard de la réforme, selon un sondage publié mercredi avec près de six Français sur dix (57%) qui y sont opposés.
/ATS