L'inflation en Chine a fortement accéléré le mois dernier, un regain de Covid ayant entraîné la mise sous cloche de plusieurs régions et perturbé les chaînes d'approvisionnement alimentaires, selon des chiffres officiels publiés mercredi.
En avril, l'indice des prix à la consommation s'est inscrit en hausse de 2,1% sur un an contre 1,5% un mois plus tôt, a annoncé le Bureau national des statistiques (BNS).
Des analystes sondés par l'agence financière Bloomberg anticipaient une accélération, mais de moindre ampleur (1,9%).
Il s'agit pour l'inflation en Chine de son rythme le plus rapide depuis novembre 2021. Sur un mois, les prix progressent de 0,4%.
Le Covid frappe ces dernières semaines la Chine comme jamais, depuis la vague initiale apparue dans le pays fin 2019. Des dizaines de millions de Chinois se retrouvent confinés à domicile, entraînant des difficultés d'approvisionnement et une flambée des prix de certains produits.
Résultat, les prix des légumes frais ont augmenté le mois dernier de 24% sur un an, après 17,2% en mars.
'Les achats de panique (à l'approche d'un confinement) ont également poussé les prix à la hausse', relève l'économiste Zhiwei Zhang, du cabinet Pinpoint Asset Management.
Le confinement durant près de deux mois du nord-est de la Chine, grenier à blé, a par ailleurs retardé les semis du printemps, ce qui risque d'entraîner des pénuries et peser sur les prix cette année, a averti dans une note la banque Nomura.
D'autant que les cours mondiaux des produits alimentaires flambent depuis l'invasion russe de l'Ukraine fin février.
Considérée comme le grenier de l'Europe, le pays exporte notamment vers la Chine de l'orge, de l'huile de tournesol et surtout du maïs.
Du côté des prix à la production, l'inflation s'est tassée le mois dernier, avec une progression de 8% sur un an -- contre 8,3% en mars.
Il s'agit de son rythme le plus faible depuis un an.
Les analystes anticipaient un ralentissement plus prononcé (7,8%).
En dépit de la hausse des cours mondiaux de l'énergie et des matières premières liée à une forte demande, l'approvisionnement en Chine a pu se maintenir permettant une relative 'stabilité' des prix, a indiqué le BNS.
/ATS