Credit Suisse prédit mardi un atterrissage en douceur pour le marché immobilier en propriété, au terme de hausses de prix pratiquement ininterrompues sur plus de deux décennie. Les locataires par contre peuvent s'attendre à voir enfler leurs factures.
Le récent relèvement du taux hypothécaire de référence permet en effet désormais aux propriétaires d'augmenter les prix des baux existants et non plus uniquement à la conclusion de nouveaux contrats. Anticipant une nouvelle hausse de ce taux à 1,75% en décembre, Credit Suisse calcule que les loyers nets sont susceptibles d'augmenter de 6% d'ici avril prochain.
La possibilité pour les bailleurs de répercuter en sus 40% de l'inflation et de rehausser habituellement les coûts de 0,5% pourrait même accélérer ce renchérissement autour de 10%.
Et l'offre a connu au premier trimestre de l'année en cours un net recul, passant sous le seuil des 4,4% du parc total enfoncé pour la dernière fois en 2016.
Si les centres urbains sont naturellement particulièrement concernés, la pénurie d'appartements disponibles s'étend désormais aussi à des régions plus isolées, s'étonnent les auteurs du moniteur immobilier Suisse pour le 2e trimestre. Ils en extrapolent une poursuite de la rapide évaporation du taux de vacance et à une sévère hausse des loyers, de l'ordre de 3% sur l'ensemble de l'année.
Le marché de la propriété, lui, subit l'effet des relèvements des taux d'intérêt. L'accroissement de l'offre d'appartements en propriété ne croît que modérément et l'affaissement de la demande a nettement ralenti l'escalade des prix sur ce segment. Si les prix des propriétés par étages et des maisons individuelles ont progressé de 3,5% et 3,6% respectivement sur un an, le phénomène doit dans les deux cas être ramené à 0,25% dans le premier cas et 1,5% dans le second.
Une petite baisse du niveau général des prix pourrait être observée l'an prochain.
/ATS