Dix ans après la crise financière, les banques américaines affichent à nouveau de gros bénéfices. Et selon les estimations d'EY, les établissements d'outre-Atlantique devraient continuer à dominer leurs concurrents en termes de rentabilité ces prochaines années.
Si les grandes banques européennes sont parvenues à étoffer leurs bénéfices au premier semestre 2017 au regard des six premiers mois de 2016, ceux des établissements américains ont crû plus sensiblement, ressort-il d'une étude diffusée dimanche par le cabinet d'audit comptable et de conseils EY.
Les dix plus importants instituts financiers européens en termes de taille du bilan ont ainsi dégagé un bénéfice semestriel cumulé de près de 24,2 milliards d'euros (environ 28 milliards de francs). Un montant qui a crû de 5% en l'espace d'un an. Sur le vieux continent, la britannique HSBC se place en tête forte d'un résultat de 6,6 milliards d'euros, devant la française BNP Paribas (4,3 milliards d'euros).
Les deux premières banques suisses, UBS et Credit Suisse, ne figurent pas au classement, les experts d'EY s'étant concentrés sur les dix principaux établissements bancaires d'Europe, a précisé à l'ats un porte-parole. Pour mémoire, le numéro un bancaire helvétique, UBS, a dégagé un bénéfice net semestriel de 1,14 milliard de francs, alors que son dauphin a renoué avec les profits à hauteur de 899 millions.
JPMorgan Chase brille
Outre-Atlantique, les plus grandes banques ont fait bien mieux, dégageant à fin juin un bénéfice cumulé de 57,5 milliards d'euros, soit 19% de plus que douze mois auparavant. JPMorgan Chase a affiché la meilleure performance, engrangeant un résultat de 11,8 milliards d'euros.
EY explique l'écart entre les établissements des deux côtés de l'Atlantique par le fait que les banques européennes continuent encore de faire table rase du passé et leurs stratégies de recentrage. Des opérations coûteuses, qui pèsent sur leur rentabilité.
Aux Etats-Unis, les banques tirent notamment profit des milliards de dollars injectés par les pouvoirs publics pour leur éviter la faillite dans le sillage de la crise financière de 2007/2008. Le secteur financier du pays de l'Oncle Sam s'est rétabli plus rapidement qu'en Europe.
De plus, les instituts financiers européens peinent encore à dégager des bénéfices dans leurs opérations d'intérêts, conséquence de taux d'intérêts demeurant à un bas niveau. Leurs concurrents américains tirent pour leur part avantage de taux d'intérêts plus élevés.
Déréglementation en vue
De l'avis des experts d'EY, l'écart pourrait même se creuser ces prochains mois, l'administration du président américain Donald Trump envisageant de desserrer le carcan réglementaire du secteur financier. Les plans de déréglementation du gouvernement américain, liés notamment à des exigences moindres en termes de fonds propres promettent une forte hausse des bénéfices, anticipe EY.
/ATS