Le fabricant néerlandais de systèmes de lithographie pour l'industrie des microprocesseurs ASML a dégagé un bénéfice net de près de 2 milliards d'euros au premier trimestre malgré son rôle dans la guerre des puces entre les Etats-Unis et la Chine.
Le bénéfice net s'est élevé à 1,95 milliard d'euros (environ 1,97 milliards de francs) au premier trimestre, contre 695 millions d'euros l'an dernier, amputé à l'époque par des investissements pour produire plus dans un contexte de pénurie mondiale de puces, a indiqué le groupe dans un communiqué mercredi.
Le chiffre d'affaires s'est établi à 6,7 milliards d'euros, contre 3,5 milliards en 2022.
Avec un carnet de commandes bien rempli, malgré une baisse de la demande mondiale et les restrictions d'exportation appliquées par les Pays-Bas vers la Chine, ASML prévoit toujours une forte croissance pour l'ensemble de l'année, avec un chiffre d'affaires en hausse de plus de 25%.
Les Pays-Bas sont le leader européen des machines pour la fabrication de puces, ces composants électroniques indispensables au fonctionnement des smartphones, des voitures connectées mais aussi d'équipements militaires.
ASML est spécialiste des systèmes de lithographie Extreme Ultraviolet (EUV), des machines de la taille d'un bus qui permettent de produire des microprocesseurs plus petits mais aussi plus rapides et de plus grande capacité.
Après des pressions des Etats-Unis, La Haye a annoncé en mars un frein sur les exportations de technologies pour la fabrication de puces électroniques pour des raisons de sécurité.
Le but de ces restrictions est d'empêcher tout usage militaire et de protéger la position de leader des Pays-Bas dans ces technologies.
Cette décision a été vertement critiquée par la Chine, qui a besoin des machines produites notamment par ASML pour fabriquer des puces.
Le directeur général (CEO) Peter Wennink s'est réjoui d'un chiffre d'affaires et d'une marge brute (50,6%) supérieurs aux prévisions du groupe, notamment grâce à une installation plus rapide des machines commandées.
'Nous continuons à voir des signaux mitigés sur la demande', a déclaré M. Wennink, cité dans le communiqué.
Mais celle-ci 'dépasse toujours notre capacité pour cette année et nous avons actuellement un carnet de commandes de plus de 38,9 milliards d'euros', a-t-il ajouté.
Basé à Veldhoven, près d'Eindhoven, dans le sud des Pays-Bas, ASML emploie plus de 40'500 personnes dans le monde.
/ATS