L'Association suisse des locataires tire la sonnette d'alarme: les locataires sont sous pression. L'ASLOCA présente donc un catalogue de revendications politiques et demande qu'une stratégie nationale active soit définie en faveur des locataires.
'Nous sommes assis sur une bombe sociale à retardement. La politique doit agir de toute urgence', a déclaré Carlo Sommaruga, président de l’ASLOCA lundi devant les médias.
Dans un papier de position, l'association dénonce une 'frénésie des rendements' et des 'loyers abusifs'. Elle rappelle pourtant que 'le droit au logement est un droit fondamental' et qu'en tant que bien essentiel, le logement doit 'échapper aux règles du marché'.
Selon les statistiques présentées, les locataires ont payé 10,4 milliards de francs de trop pour leurs logements en 2021. Cela représente en moyenne 370 francs par mois et par appartement loué qui vont directement dans la poche des groupes immobiliers, précise Linda Rosenkranz, secrétaire générale de l'ASLOCA.
Or les locataires n'osent, bien souvent, pas faire valoir leurs droits: seuls 0,2% des loyers de nouveaux baux seraient contestés.
Changement de paradigme exigé
Face à cette situation jugée 'insoutenable', l'association demande que 'la responsabilité du contrôle des loyers et rendements abusifs soit reprise par l'Etat' via la 'mise en place rapide d'un mécanisme de contrôle institutionnel et automatique'.
L'association souligne en outre que l'augmentation des prix de l'énergie et des frais accessoires 'pèse sur le porte-monnaie des locataires'. Aussi, Office fédéral du logement (OFL) annonce un retour à la hausse du taux d'intérêt de référence en 2023, ce qui fera vraisemblablement grimper les loyers. L'ASLOCA demande donc des mesures d'accompagnement pour y faire face.
La mise en place d'un plan directeur pour l'accélération de la construction de logements d'utilité publique, 'conformément au mandat institutionnel', figure également au catalogue des revendications.
Enfin, l'organisation exige que le Parlement stoppe les attaques du lobby immobilier contre le droit du bail. Ces dernières seront débattues dès le 7 mars au Conseil national et au Conseil des Etats. Et l'association des locataires de préciser que 'tous les instruments à disposition seront utilisés afin d'améliorer la situation des locataires'.
/ATS