Avec 'No Billag', la SSR ne pourrait plus financer des programmes pour la Suisse romande avec l'argent d'outre-Sarine. L'abolition de la redevance radio-TV conduirait à ne plus produire que ce qui est rentable, a mis en garde lundi Doris Leuthard.
Si l'initiative 'No Billag' devait l'emporter le 4 mars, la Suisse serait le premier pays européen à abolir le mandat de service public pour la radio et la télévision, a souligné le ministre de la communication en lançant la campagne du Conseil fédéral.
Le gouvernement rejette ce texte qui nuirait à la diversité médiatique et à la formation de l'opinion dans un pays multilingue et pratiquant la démocratie directe. En cas de 'oui', l'influence des bailleurs de fonds privés et des groupes étrangers serait renforcée, ce qui accroîtrait le risque d'orientation politique des programmes.
Financement incontournable
Dans un petit pays comme la Suisse avec ses quatre langues, il n'est pas possible de financer les programme de service public uniquement avec la publicité et le sponsoring. La redevance permet d'y contribuer. La plus grande part (1,24 milliard de francs) va à la SSR. Le reste (61 millions) est réparti entre 21 radios locales et 13 télévisions régionales.
La disparition de la redevance mettrait tous ces diffuseurs face à de gros problèmes financiers. Beaucoup de programmes ne pourraient plus être diffusés ou alors dans une qualité moindre. L'offre serait massivement réduite.
De nombreuses émissions disparaîtraient, en particulier celles portant sur des importants thèmes politiques et sociétaux. La partie serait particulièrement difficile pour les régions périphériques et les minorités linguistiques. Le mandat donné à la SSR d'assurer une offre variée et équivalente dans toutes les langues officielle disparaîtrait.
Ce que veut l'initiative
L'initiative 'Oui à la suppression des redevances radio et télévision (suppression des redevances Billag)' interdirait à la Confédération de subventionner toute chaîne de télévision ou de radio et de prélever une redevance de réception. Cette dernière fonction ne pourrait pas non plus être déléguée à un tiers.
Berne pourrait tout au plus payer pour la diffusion de communiqués officiels urgents. Quant aux concessions, elles seraient régulièrement mises aux enchères par les autorités fédérales. Une seule exception semble autorisée, le texte stipulant que ce n'est qu''en temps de paix' que la Confédération ne peut exploiter ses propres chaînes de radio ou de télévision.
/ATS