L'éclatement de l'affaire de harcèlement par Yannick Buttet a mis en lumière des comportements déplacés sous la Coupole fédérale. Des élues plaident pour la création d'une cellule de soutien. Le député PDC s'excuse mais exclut de démissionner, pour l'instant.
Yannick Buttet a réitéré ses excuses vendredi soir sur les ondes de la RTS. 'Si j'ai eu des gestes déplacés, je m'en excuse auprès des personnes concernées', y compris des femmes parlementaires. Mais il réfute la qualification de 'harceleur'.
'La limite entre un geste inapproprié ou 'lourd' et du harcèlement est ténue et dépend de chaque personne'. Pour lui, il s'agit d'une question de 'ressenti individuel'.
'Un problème'
Excluant de démissionner pour l'instant, le Valaisan a contesté le fait que son comportement soit préjudiciable à son parti. 'Mais l'issue de la procédure ouverte contre moi sera décisive', admet-il.
La présidente de la Confédération Doris Leuthard a réagi vendredi: 'si les reproches sont corrects, M. Buttet a un problème', a-t-elle dit au micro de la RTS. Ce type de comportements masculins, 'ça m'énerve', a ajouté la PDC, et c'est 'inacceptable pour la politique'.
Cellule de soutien
Depuis l'éclatement de l'affaire Buttet, plusieurs élues plaident pour la création d'une cellule de soutien pour les femmes. C'est notamment le cas de la conseillère nationale (PVL/BE) et coprésidente d'Alliance F Kathrin Bertschy. 'Nous avons besoin d'une cellule professionnelle où nous pourrions nous exprimer en toute confiance et confidentialité', explique-t-elle vendredi dans Le Temps.
Cela est nécessaire car 'les femmes sont plus exposées que les hommes en politique' et la police n'est pas toujours en mesure de les aider, notamment en cas de stalking.
La conseillère nationale Lisa Mazzone (Verts/GE) a également demandé jeudi sur les ondes de la RTS la création d'une structure d'écoute et de conseil au sein du Parlement. Elle permettrait de 'déposer la parole' mais aussi 'd'envisager une médiation sans passer jusqu'au stade de la plainte'.
Dans Le Temps vendredi, l'avocate genevoise Anne Reiser se montre aussi favorable à des 'lieux de discussion, où l'expérience des unes servira aux autres', des lieux où 'les plus fortes expliqueront aux plus candides comment fonctionnent les hommes'.
Selon elle, le recours systématique à la justice n'est pas forcément la solution.'Dans les cas de mains baladeuses ou de propos graveleux, la prudence s'impose', estime-t-elle. La dénonciation ne donnera pas aux femmes 'le réconfort qu'une réplique cinglante leur aurait apporté'.
/ATS