Lors de son audition lundi après-midi devant le Tribunal criminel de Genève, Fabrice A. a évoqué sa fascination pour le sentiment de domination à l'extrême. Il était intrigué par ses voisins sadiques du pénitencier de Bochuz (VD), où il était incarcéré pour viol.
'Ce qui tournait autour de la mort m'intriguait', a-t-il déclaré à la présidente de la cour qui l'interrogeait sur ses recherches en ligne sur la veine jugulaire et l'artère coronaire. 'Je voulais savoir comment on peut mourir en coupant là.' Au fil de ses recherches, il est tombé sur des films, dont 'Braveheart'. La scène d'égorgement l'a interpellé, mais pas excité, a-t-il précisé.
Fabrice A. avait demandé à intégrer l'établissement de sociothéraphie La Pâquerette, à Genève, pour fuir l'ambiance pesante de Bochuz. A son arrivée, il avait été accueilli par sa future victime. Suivre une équithérapie était, dans un premier temps, une 'démarche sincère'. Il s'était ensuite rendu compte que 'c'était un argument béton pour obtenir une sortie accompagnée.'
L'activité de palefrenier, justifiée pour l'achat d'un cure-pied, n'était pas envisagée. Il avait pourtant réussi à imposer l'achat de cet objet. En faisant des recherches, il avait fini par vouloir acquérir un autre type d'outil. Il avait déjà du 'plaisir' à regarder le couteau qu'il avait volé dans la serre de La Pâquerette.
'Pathologie trop lourde'
Avant la sortie accompagnée avec Adeline, il lui avait demandé si elle avait l'argent. Il s'était aussi assuré si le plein d'essence avait été fait. Tout était en place pour rejoindre la Pologne, où il voulait retrouver son ex-petite amie, 'd'où le drame'. Il avait réussi à convaincre Adeline à passer au magasin avant la séance d'équithérapie.
Au tout début, le prévenu voulait s'investir sincèrement à La Pâquerette. 'Mais cela n'a pas duré longtemps'. 'Je pense avoir une pathologie beaucoup trop lourde pour La Pâquerette', a-t-il relevé lundi. Avec le psychiatre qui le suit à présent, 'c'est une autre musique'.
/ATS