Une présumée 'voyageuse du djihad', âgée de 30 ans, devra être jugée devant le Tribunal pénal fédéral à Bellinzone. Le Ministère public de la Confédération (MPC) a déposé un acte d'accusation. La Suissesse avait été arrêtée à l'aéroport de Zurich en janvier 2016.
En décembre 2015, l'accusée a voyagé, avec son enfant d'environ 4 ans, 'illégalement d'Egypte en Grèce pour parvenir finalement en Syrie, via la Turquie, et y rejoindre l'organisation terroriste Etat islamique', indique jeudi le MPC dans un communiqué. Ce sont les autorités grecques qui l'ont empêchée de poursuivre son voyage.
Le parquet fédéral lui reproche d'avoir violé la loi fédérale interdisant les groupes 'Al Qaïda' et 'Etat islamique' et les organisations apparentées. Mais la présomption d'innocence vaut jusqu'au prononcé d'un jugement définitif.
L'enfant se trouve chez la famille, a indiqué à l'ats un porte-parole du MPC, sans pouvoir en dire plus. Quant à la djihadiste présumée, elle n'est pas en détention préventive, mais fait l'objet de mesures de substitution, a-t-il indiqué, sans pouvoir en dire davantage.
D'après le Code de procédure pénale, cette terminologie peut désigner par exemple une assignation à résidence ou l'interdiction de se rendre en un certain lieu, une obligation de se présenter régulièrement à un service administratif ou de se soumettre à un traitement médical ou à des contrôles.
Suisse de 25 ans
Cette mise en accusation s'est déroulée en étroite collaboration avec la Police judiciaire fédérale. D'après le MPC, toutes les personnes en Suisse qui tentent de participer au terrorisme djihadiste sont systématiquement poursuivies pénalement.
C'est la deuxième fois que le MPC adresse un acte d'accusation au Tribunal pénal fédéral. La première fois, c'était en février 2016 contre un djihadiste présumé qui s'apprêtait à rejoindre les rangs de l'organisation Etat islamique.
Le Zurichois, âgé de 25 ans au moment des faits, avait été arrêté en 2015 à l'aéroport de Zurich. Et en février de cette année, le Tribunal fédéral a confirmé la peine de dix-huit mois de prison avec sursis infligée par le TPF.
60 procédures pénales
Le parquet fédéral mène actuellement 60 procédures pénales liées au terrorisme, 'mais pas seulement des voyageurs du djihad', a-t-il tenu à préciser. Une grande partie concerne la propagande.
A la fin 2016, 497 internautes étaient par exemple sur les radars du Service de renseignement de la Confédération (SRC): ils diffusaient en Suisse ou à partir de la Suisse du matériel prônant l'idéologie djihadiste. Ils ne représentent pas nécessairement tous une menace pour la sécurité.
/ATS