La campagne pour les élections vaudoises de 2022 s'anime. Le PLR, l'UDC et Le Centre s'allient pour conquérir le Conseil d'Etat. Les trois partis présenteront une liste commune de cinq candidats dès le 1er tour de l'élection au gouvernement, programmée le 20 mars.
Dans un communiqué envoyé vendredi matin, les trois partis parlent d'une alliance 'inédite, rassembleuse et ambitieuse, large et destinée à s'élargir dès le deuxième tour de l'élection au Conseil d'Etat'. Si les trois à quatre mois de discussions au sein du camp bourgeois n'ont pas permis de convaincre les Vert'libéraux, qui lancent seuls trois candidats, la porte leur reste ouverte pour le 2e tour.
PLR, UDC et Centre disent aussi vouloir encourager les apparentements de listes pour l'élection au Grand Conseil. L'objectif de cette alliance est de garantir 'une majorité politique raisonnable, libérale et constructive' au Grand Conseil et de renverser celle qui a 'failli au Conseil d'Etat', soulignent les trois chefs de parti, Marc-Olivier Buffat (PLR), Kevin Grangier (UDC) et Valérie Dittli (Le Centre), contactés par Keystone-ATS.
Le communiqué ne donne pas le nom des cinq candidats qui se présenteront sur cette liste commune. Mais le PLR avait déjà lancé la sortante Christelle Luisier ainsi que les conseillers nationaux Isabelle Moret et Frédéric Borloz. L'UDC partira avec un autre conseiller national, Michaël Buffat. Quant au Centre, il doit prendre sa décision lundi soir, indique Mme Dittli, qui pourrait être la candidate choisie. 'Je ne peux rien dire pour l'instant', relève-t-elle.
Liberté et responsabilité
Cette alliance est 'une première' dans l'histoire des élections vaudoises, tient à saluer M. Buffat. 'Nous voulions une alliance aussi large et multiple que possible. C'est une dynamique très positive', dit-il, rappelant que le PLR et l'UDC votent 'à peu près à 95% la même chose au Grand Conseil'.
Pour M. Grangier, cette alliance repose sur deux valeurs communes fondamentales: la liberté et la responsabilité. 'Ces deux maîtres-mots seront au coeur de notre action politique', affirme le président de l'UDC Vaud. Les cinq candidats représentent une 'bonne couverture générationnelle et géographique du canton', selon lui.
Du côté du Centre, sa présidente se dit 'très contente' des bonnes discussions qui ont amené à cette alliance: 'C'est le bon choix'.
Quatre axes communs
Les trois partis mettent en avant quatre piliers programmatiques. Le premier vise à renforcer les revenus et le pouvoir d'achat des Vaudois en baissant les impôts des personnes physiques, notamment pour la classe moyenne. Le deuxième se focalise sur l'école, dont il faut 'reprendre la main' car les élèves sont, selon eux, insuffisamment formés aux branches essentielles (français et mathématiques) et font 'l'objet d'expériences politiques inadmissibles'.
Autre axe, la mobilité: il s'agit pour les trois formations de développer toutes les formes de mobilité sans les opposer idéologiquement les unes aux autres, en cessant par exemple de chasser les automobilistes des centres urbains. Enfin, le quatrième pilier a pour objectif de favoriser la durabilité sociale et environnementale en mariant écologie et économie par une politique de proximité favorable aux PME, agriculteurs, artisans et indépendants.
Vers un scénario à la fribourgeoise?
Cette alliance du camp bourgeois sera notamment opposée à celle de gauche, qui propose un ticket à quatre avec les ministres socialistes sortantes Nuria Gorrite, Cesla Amarelle et Rebecca Ruiz, associées au Vert Vassilis Venizelos. Le camp rose-vert est majoritaire au gouvernement vaudois depuis 2011.
L'annonce d'une liste commune à droite vient quelque peu animer la campagne électorale avant Noël. Sans une entente du camp bourgeois, un suspense semblait en effet peu probable pour changer le rapport de force au Conseil d'Etat (3 PS, 1 Vert et 3 PLR), après les départs annoncés des PLR Pascal Broulis et Philippe Leuba ainsi que de la Verte Béatrice Métraux.
A droite, on a sans doute en tête le scénario de la récente élection au Conseil d'Etat fribourgeois, voire celui à la Municipalité de Morges. Dans les deux cas, une grande alliance du camp bourgeois au deuxième tour avait réussi à renverser les résultats du premier tour, où les candidats de gauche arrivaient en tête.
/ATS