Les Pédibus rencontrent une forte satisfaction chez ses utilisateurs, selon une étude de l'ATE. Ce système peine toutefois à réduire le nombre de 'taxis-parents', ceux-ci ayant peur pour la sécurité de leurs enfants sur le trajet scolaire.
Cette étude de l'association transport et environnement (ATE) est sortie en parallèle à la semaine européenne de la mobilité. L'occasion pour l'association qui gère les Pédibus - un système d'accompagnement des enfants à pied à l'école sous la conduite de parents - de sensibiliser la population au trafic routier.
Elle organise vendredi une journée 'A pied à l'école', à laquelle 'plus d'une cinquantaine de communes participent', explique Paola Nagel Petrucci, responsable de la campagne pour l'ATE. En collaboration avec les pouvoirs publics et les écoles, les enfants sont encouragés à se rendre à pied à leurs cours.
A cette occasion, des 'tapis rouges' sont notamment déroulés sur certains carrefours dangereux que les enfants traversent régulièrement. 'Ces actions permettent un maximum de visibilité pour les enfants sur leur chemin de l'école. Ainsi les automobilistes ont la possibilité de prendre conscience de la dangerosité de ces axes', ajoute Paola Nagel Petrucci.
Des risques sur le chemin de l'école
'Lorsqu’ils sont interrogés sur la raison principale qui les pousse à accompagner leurs enfants, ce sont clairement les risques liés au trafic routier qui sont mis en avant (57%)', indique l'étude de l'ATE. C'est ainsi qu'en l'espace d'une vingtaine d'années, le nombre d'enfants entre six et neuf ans accompagnés par leurs parents en voiture a augmenté de 15% en moyenne en Suisse.
Le Pédibus n'est ainsi pas la panacée. Mais 'il n'est pas possible de dire quel aurait été ce chiffre si les Pédibus n'avaient pas été créés il y a une vingtaine d'années', défend Rodrigo Luruena, chef de campagne pour la coordination Pédibus à l'ATE.
La police, elle, considère que les enfants peuvent se rendre à l'école seuls à partir de 7 ans. Celle du Valais par exemple reconnaît que la question des 'taxis-parents' est un problème depuis plusieurs années. Il n'est 'en effet pas rare d'assister à des comportements déraisonnables tels que stationnement sauvage, dépose dangereuse ou entrave à la visibilité' sur de nombreux sites scolaires, confirme son homologue fribourgeoise.
Le Pédibus n'est pas une fin en soi
'Nous avons remarqué que presque la moitié des gens qui utilisaient le Pédibus opéraient un changement dans leur réflexion sur la mobilité', commente Lisa Mazzone, conseillère nationale (Verts/GE) et vice-présidente de l'ATE Suisse. Aujourd'hui, il existe près de 1500 lignes de Pédibus en Suisse.
'Les Pédibus font partie des alternatives pour promouvoir la mobilité douce', ce n'est pourtant pas une fin en soi, ajoute Rodrigo Luruena. Selon l'ATE, différents aménagements, dans le cadre des plans de mobilité scolaire devraient également être mis en place en complément.
'De manière générale, c'est l'aménagement des quartiers qui pose problème. Il n'y a pas assez de zones à vitesse réduite, certains croisements sont dangereux et il manque des passages piétons', explique Lisa Mazzone. Des plans d'urbanisation adaptés semblent donc être la clef pour un trajet scolaire sûr. Et cela, bien plus que le système de Pédibus.
Même si l'étude ne le dit pas explicitement, autant Lisa Mazzone que Rodrigo Luruena remarquent qu'outre-Sarine, ces aménagements sont plus développés et également plus adaptés à la mobilité douce.
Cette dernière remarque pourrait expliquer le fait que seuls 10% environ des enfants alémaniques sont amenés par leurs parents en voiture à l'école au moins une fois par semaine alors que ce chiffre atteint 50% chez les petits Suisses romands. Le constat est d'autant plus parlant que le système de Pédibus est encore pratiquement inexistant en Suisse alémanique.
/ATS