Le laboratoire médical neuchâtelois, perquisitionné mercredi sous ordre du Ministère public en raison de soupçons de tests Covid non conformes, était dans le viseur du médecin cantonal. Deux inspections avaient été menées cet été.
'Nous avons observé des erreurs dans ce laboratoire, a déclaré Claude-François Robert dans l'émission 'Forum' de la RTS. Nous avons cherché à établir les faits en collaboration avec le laboratoire et demandé à plusieurs reprises des mesures correctrices. Jusqu'à ce que d'autres faits, d'ordre pénal, soient dénoncés cet été.'
A la suite de la découverte d'irrégularités, le médecin cantonal a ordonné cet été deux inspections. La première sur le site principal du laboratoire et l'autre au niveau de l'équipe mobile de tests, 'qui a d'ailleurs cessé à son activité, à la suite de notre intervention', a expliqué Claude-François Robert. Le laboratoire n'a pas été fermé car les faits doivent être établis, et les erreurs quantifiées et analysées, a-t-il ajouté.
Faux négatifs
Selon la RTS, lors de la 2e vague en octobre, une quarantaine de personnes venues se faire tester et très symptomatiques auraient été sorties de la file d'attente et renvoyées chez elles en leur délivrant un certificat positif sans avoir pratiqué de test. Autres erreurs, des résultats d'abord rendus comme négatifs auraient été trop rapidement communiqués à des clients, avant d'être corrigés comme positifs. Sur 50'000 tests menés, une cinquantaine serait concernée.
Le patron du laboratoire a déclaré à Arcinfo qu'il admet avoir commis des erreurs mais qu'elles ont été corrigées depuis. Selon lui, tout est parti d'une employée qui a dû être licenciée, qui a voulu se venger et qui s'est approché du syndicat Unia. Ce dernier a confirmé à Arcinfo qu'il a dénoncé le laboratoire au Ministère public.
Dans son enquête, le procureur va déterminer s'il y a eu un faux dans les titres. 'Si cette suspicion est avérée, elle est dans le top 3 des infractions les plus graves dans notre domaine d'activités médicales', a déclaré au 19h30 de la RTS Nicolas Vuilleumier, président de la faîtière des laboratoires médicaux suisses. 'Nous prendrons alors les dispositions adéquates'.
/ATS