Les requérants d'asile musulmans placés dans le centre-test pour les procédures raccourcies de Zurich pourront se tourner vers un aumônier de leur confession. Le Secrétariat d'Etat aux migrations (SEM) teste pendant un an un projet d'aumônerie musulmane.
'Actuellement, un grand nombre de requérants d'asile dans les centres fédéraux sont des musulmans. Une telle démarche est donc fondée et nécessaire', explique Céline Kohlprath, porte-parole du SEM, interrogée par l'ats.
Le projet pilote a été lancé le 1er juillet en partenariat avec les Eglises nationales catholique, protestante ainsi que la Fédération suisse des communautés israélites, a annoncé lundi le SEM. L'association des organisations islamiques de Zurich (VIOZ) a été chargée de mandater trois personnes pour assurer cette aumônerie.
Fiables, formés et objectifs
Une femme et deux hommes se partageront pendant un an le poste à 70%. Ils ont dû satisfaire aux mêmes critères que les aumôniers travaillant en prison. Elles doivent notamment posséder une formation religieuse, de pas avoir d'antécédents judiciaires, faire preuve d'objectivité, être fiables et savoir travailler en équipe, précise le SEM.
De plus, tant la VIOZ que les trois personnes qu'elle a recommandées ont été soumises à un contrôle du service de renseignements de la Confédération et à un examen du SEM.
L'objectif est de déterminer si une aumônerie musulmane pourrait être proposée dans les centres d'asile fédéraux, et quels en seraient les avantages. Le Centre suisse islam et société de l'Université de Fribourg devra analyser et évaluer le projet à son terme.
Déjà testé à Chiasso
Un service d'aumônerie catholique, protestant et juif est déjà disponible dans les centres pour requérants d'asile depuis 2002. La question est rapidement apparue de la pertinence d'un tel service pour les musulmans. Un premier test avait été mis sur pied au centre d'enregistrement et de procédure de Chiasso pendant trois mois entre septembre et décembre 2013.
Une durée trop courte pour répondre à plusieurs questions, notamment de l'équité de traitement de toutes les religions, du financement d'un service d'aumônerie musulman et des critères pour choisir l'organisation musulmane représentée, puisqu'il n'existe pas d'organisation faîtière.
Ces questions devront trouver des réponses au terme du projet-pilote mené à Zurich, s'il est ensuite prévu de l'étendre à toute la Suisse, note encore le SEM.
/ATS