Surveillance accrue aux portes d'entrées vers Davos

Le policier se penche, regarde à l’intérieur de la voiture, se relève et d’un revers de la ...
Surveillance accrue aux portes d'entrées vers Davos

Surveillance accrue aux portes d'entrées vers Davos

Photo: Keystone

Le policier se penche, regarde à l’intérieur de la voiture, se relève et d’un revers de la main, fait comprendre à l’automobiliste qu’il doit se mettre de côté. Les contrôles ont augmenté au poste de Grüenbödeli, à quelques kilomètres de Davos (GR) où se tient le WEF.

L’agent dispose de deux trois secondes pour décider si un véhicule doit être fouillé ou non. 'Il se fie à son instinct de policier', explique Roberto Jörger, chef du checkpoint durant la grand-messe.

Là, c’est un coffre d’une Peugeot rempli de matériel qui a attiré l’attention. Face à la menace terroriste, la présence policière et les contrôles ont été renforcés. La devise du Forum économique mondial (WEF) n’est plus, 'police présente, mais discrète', mais 'police présente et visible'.

Batte de baseball

L’automobiliste en question le prend avec philosophie. 'C’est normal, cela ne me dérange pas. Par contre, je vais arriver en retard au travail'. L’homme transportait des équipements pour son entreprise. 'Si j’avais été avec la voiture de l’entreprise, ce ne serait pas arrivé', pense-t-il.

Faux. Ici personne n’est à l’abri d’un contrôle et ce 24h/24. Quelques minutes plus tard c’est un camion DHL qui est stoppé. Et la vignette qui donne accès au grand raout n’est pas non plus un passe-droit garanti. 'On a déjà mis la main sur des personnes munies de faux badges', assure Roberto Jörger.

Les agents se relayent toutes les six heures environ. 'On est obligé de faire des tournus avec ce froid et aussi pour rester concentré', développe Roberto Jörger, engoncé dans sa veste. La situation est identique à l’autre entrée vers Davos, au point de contrôle de Landwassertal.

Et que découvre la police dans ces véhicules ? De tout, cela va de couteaux, aux battes de baseball en passant par des lances. Ces objets dangereux sont alors confisqués. Les bagages peuvent aussi être passés au scanner en cas de soupçons.

Policiers sensibilisés

C’est toutefois très rare que l’accès à la station alpine soit interdit à une personne. Et cette décision n’est plus du ressort de la police. Le cas est dénoncé auprès du service de renseignement.

Dans le fond, ce travail n’a rien d’exceptionnel, 'c’est comme lors de contrôles standards sur la route', affirme Roberto Jörger. Les policiers n’ont pas non plus reçu de formation particulière 'pour reconnaître un potentiel djihadiste'.

Par contre, ils ont été sensibilisés. 'Il faut avoir conscience que ces gens sont mieux formés que nous, disposent d’importants moyens et qu’ils ont grandi dans un pays en guerre. Moi je n’ai jamais dû tirer sur quelqu’un', raconte-t-il.

Attaque pas exclue

Les attentats suicides constituent la nouvelle menace qui plane sur le WEF. Auparavant discrets, les policiers patrouillent maintenant de manière bien visible et armés dans le village.

'J’ai remarqué une grande différence par rapport à l’année dernière', commente un habitant. 'Mais cela ne me surprend pas et ne me fait pas particulièrement peur'.

Censée rassurer, cette présence effraie néanmoins certains. 'Cela me rappelle qu’il y a une menace terroriste et qu’on n’est pas à l’abri', soulève de son côté une passante, en visite à Davos.

'Nous ne sommes pas des supermans', concède Roberto Jörger. 'Une sécurité absolue est impossible, nous l’avons vu à Paris. Si une personne veut orchestrer une attaque, on ne peut pas l’exclure'.

/ATS


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