La remise volontaire de l'arme de service ne rencontre pas beaucoup d'intérêt. Seules 789 armes ont été déposées à l'arsenal entre janvier et fin juin 2016, et pas plus de 1000 depuis l'introduction de cette mesure, en 2010. Elles restent souvent à la maison.
Ces chiffres du Département fédéral de la défense (DDPS) ont été publiés jeudi par les journaux alémaniques St. Galler Tagblatt et la Neue Luzerner Zeitung. Un porte-parole du DDPS a confirmé l'information à l'ats.
Depuis le début 2010, les militaires peuvent déposer volontairement et temporairement leur pistolet ou leur fusil d'assaut dans un centre logistique ou un poste de rétablissement lorsqu'ils ne sont pas en service. Ils ne doivent pas se justifier. Grâce à cette mesure, le Conseil fédéral voulait améliorer la sécurité lors du maniement des armes d'ordonnance.
Mais l'offre n'est que peu utilisée. Sur l'effectif total de 170'000 armes, à peine 800, soit 0,5% sont déposées à l'arsenal. Selon le DDPS, l'intérêt a été un temps grandissant, mais une baisse a été constatée ces deux dernières années.
'Opération Vercingétorix'
Le canton de Genève a récolté le plus d'armes, soit 160. Le canton a activement appelé les propriétaires à déposer leur fusil ou leur pistolet à l'arsenal. Genève et le canton de Vaud ont lancé en 2013 l''Opération Vercingétorix'. Ils voulaient répondre aux inquiétudes 'légitimes' de la population face aux armes.
Fin juin, 129 armes ont été déposées à Zurich et 101 à Berne; une seule dans l'arsenal d'Uri, et quatre dans le Jura. Le 'groupe de travail sur les armes d'ordonnance' intercantonal avait estimé à 25'000 le nombre d'armes qui pouvaient potentiellement être remises à un arsenal.
Résistance du peuple
Les politiciens de gauche et les verts ont essayé à plusieurs reprises d'interdire le dépôt à la maison. Mais ils ont toujours été confrontés à la résistance du peuple. La conseillère nationale zurichoise Chatal Galladé (PS) avait déposé en 2007 une initiative parlementaire en ce sens, sans succès. Les Verts ont aussi échoué avec leur motion en 2011.
Le peuple a pu s'exprimer sur ce thème la même année lors de la votation sur l'initiative 'Pour la protection face à la violence des armes'. Elle demandait que les armes militaires soient obligatoirement déposées dans des pièces sécurisées. Le peuple l'a rejetée à 56,3%.
Le Conseil fédéral s'y était aussi opposé. Une telle obligation est disproportionnée, avait-il argumenté.
Selon les autorités, grâce à d'autres renforcements de la loi sur les armes, le nombre d'homicides par arme à feu a diminué.
/ATS