Un collectif citoyen a présenté vendredi sa solution pour résoudre la question de l'appartenance de Moutier (BE). Cette ville, disputée par les autonomistes et les antiséparatistes, serait scindée en deux communes, l'une bernoise et l'autre jurassienne.
Porteur de ce projet, l'association 'Réconciliation' estime que le schéma habituel, à savoir Moutier ville bernoise ou Moutier ville jurassienne n'est pas de nature à apaiser le climat. Elle entend donc développer un concept qui vise la création d'une nouvelle entité communale, un second Moutier.
Cette '3e voie' propose de changer de paradigme en n'imposant pas à la moitié de la population prévôtoise la solution de l'autre moitié. Il s'agirait d'une scission administrative en deux entités. Une cité serait ensuite transférée dans le canton du Jura alors que l'autre resterait bernoise.
Chaque habitant de Moutier pourrait choisir son futur canton de résidence en fonction de ses convictions ou des avantages qu'il pourrait en retirer. 'Juridiquement c'est possible', a souligné Orianne Grimm, en dévoilant ce projet. Des contacts ont été pris avec l'Institut du fédéralisme à Fribourg.
Frontière dans la ville
'Il s'agit d'une scission administrative, pas d'un mur', a souligné Arnaud Forster, également membre de l'association. Si le projet se concrétise, il y aura une nouvelle frontière au milieu de la ville', a précisé Orianne Grimm. 'Mais l'on pourrait rester bernois en zone jurassienne', a-t-elle ajouté.
Cette séparation devrait être précédée de la conclusion entre les deux futures communes d'accords et de conventions. Pour cette association, qui se revendique apolitique et compte aussi bien des autonomistes que des antiséparatistes dans ses rangs, ce procédé équivaut à une fusion de deux collectivités.
Des prestations équivalentes
Ces accords devront garantir à chacune des communes des services équivalents tout en évitant des doublons dans les offres comme cela se fait déjà entre La Neuveville (BE) et Le Landeron (NE). Au final, seules les autorités politiques seraient dédoublées.
Le projet ne sera développé que si la population manifeste son intérêt. 'Nous ne voulons rien imposer', a précisé Orianne Grimm 'L'objectif serait de gagner, non pas une bataille, ni la guerre, mais la paix finale et durable en Prévôté', estime l'association 'Réconciliation' sur son site internet.
/ATS