Les infections au coronavirus continuent d'augmenter. Elles se trouvent actuellement à un niveau 'jamais atteint', selon l'OFSP. La crête de la vague Omicron est attendue d'ici deux à trois semaines, avant un possible reflux.
L'augmentation est très rapide depuis deux semaines, a souligné mardi Virginie Masserey, cheffe de section à l'Office fédéral de la santé publique (OFSP), lors du point de presse des experts de la Confédération. Les chiffres restent stables, à un niveau très élevé.
Actuellement, l'un des défis est l'absentéisme au travail, en raison du nombre de personnes en isolement ou en quarantaine. Mme Masserey a estimé que le nombre de personnes manquantes pourrait aller jusqu'à 10%, voire 15%. Il va falloir trouver 'un bon compromis', un 'équilibre' pour permettre aux services essentiels de continuer à fonctionner, a-t-elle ajouté.
Réduction des quarantaines
Le Conseil fédéral devrait décider prochainement d'adapter son ordonnance sur les quarantaines. L'OFSP avait émis à la fin décembre des recommandations à l'intention des cantons, permettant de les limiter à sept jours et de les limiter aux personnes les plus susceptibles d'être infectées, à savoir celles vivant avec une personne malade ou entretenant une relation intime avec elles.
D'un point de vue scientifique, compte tenu du temps d'incubation plus court et des symptômes plus légers d'Omicron, une réduction des quarantaines et des isolements est sensée, a indiqué Tanja Stadler, présidente de la Task Force scientifique Covid-19 de la Confédération. Cinq à sept jours constituent un compromis acceptable, selon elle.
Actuellement, les infections doublent tous les huit à dix jours. La crête de la vague Omicron est attendue dans les deux prochaines semaines, a ajouté la professeure de l'EPF de Zurich. Il faut s'attendre à plusieurs milliers d'hospitalisations par semaine, a-t-elle averti, se basant sur des modélisations.
Entre 80 et 300 nouveaux malades du Covid pourraient se retrouver aux soins intensifs par semaine au plus fort de la vague Omicron. De 10% à 30% de la population pourraient être infectés en une semaine.
Au terme de cette vague, 65% à 85% de la population devraient être immunisés, soit par infection soit par la vaccination. La suite est encore difficile à prédire, mais l'on peut espérer une détente avec l'arrivée du printemps, selon Tanja Stadler. Il n'est toutefois pas exclu que de nouveaux variants arrivent.
Traçage de plus en plus difficile
Les cellules de traçage de contact dans les cantons sont aux limites de leur capacité. La forte hausse du nombre de cas, et l'intervalle entre un test et son résultat, souvent trop long, représentent un vrai défi, selon Marina Jamnicki, médecin cantonale des Grisons et membre du comité directeur de l'association des médecins cantonaux.
Cela a pour conséquence que les services de traçage ne peuvent parfois pas atteindre toutes les personnes infectées dans les temps voulus. Les processus sont aussi de plus en plus automatisés, via des SMS et des enregistrements en ligne, car il n'y a plus la possibilité d'appeler tout le monde.
'Après près de deux ans de pandémie, certaines personnes ne comprennent toujours pas pourquoi on doit s'isoler', constate encore Mme Jamnicki. De nombreuses personnes ont des symptômes très légers. Mais elles doivent quand même respecter les règles.
L'armée dans huit cantons
L'armée suisse est actuellement engagée dans huit cantons pour le service d'appui coronavirus. Au total, 476 personnes sont déployées, a indiqué pour sa part le commandant de corps Hans-Peter Walser, remplaçant du chef de l'Armée.
Parmi elles, 135 sont des volontaires, a-t-il précisé. Les huit cantons concernés sont l'Argovie, Fribourg, Genève, le Jura, Lucerne, Neuchâtel, Nidwald et le Valais.
/ATS