En plus de l'armée, les cantons pourront compter sur le soutien de la protection civile pour faire face à la seconde vague de coronavirus. Le Conseil fédéral a décidé mercredi de mettre à disposition un contingent maximal de 500'000 jours de service jusqu'au 31 mars.
La convocation à l'échelon national des personnes astreintes à la protection civile répond à la demande de plusieurs cantons. En raison de l'aggravation de la pandémie, les institutions de santé, notamment les EMS, sont sur le point d'atteindre la limite de leurs capacités au niveau du personnel.
L'engagement de la protection civile permet notamment de décharger le personnel de soin qui est lui-même de plus en plus touché par le coronavirus. Il servira aussi à renforcer le traçage des contacts et à prêter main-forte aux centres de dépistage. Les membres de la PC pourront aussi effectuer des travaux de logistiques pour le transport, la mise en place et l'exploitation de structures d'accueil dans les hôpitaux.
La décision du Conseil fédéral permet de convoquer les membres de la PC disponibles dans toute la Suisse et de les engager de manière ciblée. Les cantons assumeront la responsabilité opérationnelle de la convocation et de l'engagement.
Respect de la subsidiarité
Comme l'armée, la protection civile n'est engagée qu'à titre subsidiaire. La convocation ne pourra être effective que si les autres moyens d'appui ne suffisent pas ou si l'engagement est urgent. Les cantons fixeront les priorités selon les besoins et le degré d'urgence.
Le nouvel engagement de la PC coûtera 13,75 millions de francs au maximum à la Confédération. Cette dernière indemnise les cantons pour ces engagements sur la base d'un montant forfaitaire de 27,50 francs par jour de service. Les cantons avaient déjà bénéficié d'une telle aide du 20 mars au 30 juin derniers. Quelque 24'000 personnes ont ainsi accompli 300'000 jours de service dans les 26 cantons.
Message transmis
Le Conseil fédéral a aussi décidé il y a deux semaines de déployer au maximum 2500 militaires d'ici au 31 mars 2021. Actuellement, 220 militaires ont été appelés, a précisé la ministre de la défense Viola Amherd. Ils sont 70 dans le canton de Fribourg, 60 à Genève, 40 en Valais, 30 dans le canton de Vaud, 10 dans le canton de Berne et 10 au Tessin. Jusqu'à 35 militaires étaient attendus dès mercredi à Bâle-Ville.
Comme l'engagement total porte sur plus de 2000 militaires et s'étend sur plus de trois semaines, il doit obtenir l'aval du Parlement. Le Conseil fédéral a transmis mercredi son message. Les Chambres fédérales se prononceront lors de la session d'hiver.
L'appui de l'armée ne sera autorisé qu'à la demande des autorités cantonales ou fédérales et lorsque leurs moyens ne suffisent plus. Les requérants devront confirmer que l'ensemble des ressources à disposition sont épuisées.
Soldats formés
L'armée appuiera les hôpitaux dans le domaine des soins de base et de traitement. Elle les aidera à accroître les capacités de leurs unités de soins intensifs et à transporter des malades contagieux. Les soldats sanitaires et les soldats d'hôpital formés pourront soulager le personnel soignant de certaines tâches afin qu'ils puissent se concentrer sur les cas graves.
Les coûts supplémentaires de l'appui de l'armée ne peuvent pas être chiffrés pour l'instant, selon le gouvernement. Ils dépendent du nombre de militaires mobilisés ainsi que de la durée de leur engagement. Les surcoûts devraient être compensés dans le cadre du budget ordinaire du Département fédéral de la défense (DDPS). Dans le cas contraire, le DDPS demandera un crédit supplémentaire.
/ATS