Les Suisses n'ont plus que quelques heures à patienter pour connaître le montant de leurs primes maladie 2018. Comme c'est devenu une habitude, le ministre de la santé Alain Berset viendra lui-même devant les médias à 13h00 pour faire passer la pilule.
Seule certitude en effet, les primes de l'assurance de base ne seront pas à la baisse, en moyenne du moins. Depuis quatre ans maintenant, elles suivent l'évolution des coûts de la santé par assuré. Et en 2016, ceux-ci ont augmenté de 3,8%.
Le système est rodé. A l'été, les caisses présentent leurs projets de primes à l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) qui les accepte ou les renvoie pour adaptations.
Entre 3% et 5%
Cette année, la hausse moyenne proposée était alors de quelque 4,8%. Mais fort de la révision du Tarif médical (Tarmed), dès 2018, qu'il a dû imposée et dont il attend des économies de 149 millions de francs, le Conseil fédéral a exigé des caisses qu'elles réduisent leurs primes projetées dans les mêmes proportions. La hausse moyenne pourrait donc être proche de 3,5%.
Ce chiffre entre dans la fourchette des multiples projections, calculs, rumeurs et autres fuites de toutes parts qui précèdent en général la publication des primes: entre 3% et 5%, selon les différents experts, médias, instituts comparatifs ou lobbies.
Il faut savoir que l'intérêt est grand, les primes représentant un des principaux points budgétaires des ménages avec le loyer et les impôt, comme l'a rappelé mardi devant les médias Verena Nold, directrice de Santésuisse. Et le suspens est entretenu par la forme, plus politique, de rendre publiques les primes.
Depuis la nouvelle loi (LAMal), en 1996, c'est le conseiller fédéral qui se charge de l'opération. Ruth Dreifuss fut la première. Seul Pascal Couchepin y a dérogé, en 2003. Ce qui lui valut d'âpres critiques, notamment celle de ne pas assumer ses responsabilités politiques.
Enormes différences
Le Valaisan avait tenté en vain de faire redescendre la pression et de relativiser, en particulier ce chiffre de la hausse moyenne. Il a certes une valeur politique, au sens où il permet des comparaisons, mais n'indique qu'une tendance à l'assuré lambda, tant sont nombreuses les catégories de primes.
Selon le lieu de résidence, l'âge, le sexe, l'assureur, la franchise choisie ou encore la forme de soins désirés, les primes peuvent varier dans des proportions importantes. Il en est de même de leur évolution: certains subiront assurément une hausse, parfois largement supérieure à la moyenne, d'autres, plus rares, bénéficieront de baisses. Réponse dès 13h00 au Centre de presse du Palais fédéral.
/ATS