Les deux premiers drones de reconnaissance ADS 15 en provenance d'Israël ont été remis aux Forces aériennes suisses en janvier, des années plus tard que prévu initialement. Les quatre drones restants devraient arriver d'ici la fin de l'année.
Les Forces aériennes ont aussi reçu le matériel nécessaire à leur fonctionnement, tel que les stations de contrôle au sol, les capteurs et le matériel logistique et de formation, a indiqué lundi l'Office fédéral de l'armement (armasuisse) dans un communiqué. Les Forces aériennes peuvent ainsi débuter le développement des capacités opérationnelles.
Un troisième drone est arrivé en Suisse en octobre et subit actuellement une batterie de tests. Il devrait être remis aux Forces aériennes d'ici la mi-2023, précise armasuisse. Ces dernières devraient recevoir les trois drones restants d'ici la fin de l'année.
Déploiement opérationnel d'ici mi-2024
Une fois tous les drones et le matériel nécessaire à leur utilisation reçus, les Forces aériennes commenceront par introduire l'organisation professionnelle sur le système afin d'être capable de déployer les drones de manières opérationnelles d'ici la mi-2024.
Les nouveaux drones mesurent neuf mètres de long et ont une envergure de 17 mètres. L'ADS 15 est un système de reconnaissance sans pilote et non armé, qui peut être engagé de jour comme de nuit. Les appareils savent détecter avions, autres drones et missiles.
Après une pause de plusieurs années, les Forces aériennes disposent ainsi à nouveau de leurs propres drones de reconnaissance. Les anciens appareils de type Ranger avaient été retirés du service après 20 ans.
Retard et polémique
Le projet avait pris du retard à cause de problèmes techniques et notamment la chute sur le territoire israélien d'un drone destiné à la Suisse. A l'origine, le nouveau système aurait dû être introduit progressivement à partir de 2019.
En raison du retard, armasuisse a imposé des pénalités contractuelles au constructeur Elbit, indique l'Office fédéral sans préciser le montant. Des prestations supplémentaires ont en outre été convenues avec le fabricant dans le cadre de négociations contractuelles
Avant même d'avoir effectué la moindre minute de vol en Suisse, le système de reconnaissance avait créé la polémique. En 2015, au moment de la validation de l'achat par le Parlement, des voix avaient critiqué l'achat de technologie militaire israélienne.
Et en janvier 2022, la commission de gestion du Conseil des Etats a estimé dans un rapport que cette acquisition représentait un 'risque considérable' pour la Suisse. Elle avait aussi pointé la question de l'autorisation de déploiement des drones dans l'espace aérien civil.
/ATS