L'ancien dépôt souterrain de munitions de Mitholz, dans l'Oberland bernois, représente un risque jugé inacceptable pour la population. L'Office fédéral de l'environnement (OFEV) demande que le danger d'explosion soit ramené au moins à un niveau acceptable.
Dans son évaluation, l'OFEV parvient à la même conclusion que le Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS) dans son analyse de septembre 2018: le risque qui émane de l'installation souterraine se situe dans le domaine inacceptable et est nettement supérieur à celui auquel on s'attendait.
L'OFEV demande au secrétariat général du DDPS que le risque soit ramené au moins au domaine acceptable visé par les critères de l'ordonnance sur les accidents majeurs (OPAM). Les résultats de son évaluation, qui se fonde sur une expertise indépendante, ont été présentés lundi soir aux riverains de Mitholz.
Scénarios plausibles
Les experts de l'institut allemand de Fraunhofer ont dans un premier temps examiné les scénarios envisagés par le DDPS qu'ils ont jugés plausibles. La situation des munitions enfouies étant complexe, les experts allemands ont également étudié d'autres scénarios afin de tenir compte de l'éventail des risques, a souligné l'OFEV.
Selon ces spécialistes allemands, une explosion provoquée par 20 tonnes d'explosifs (TNT) constitue un scénario jugé plausible. Ils ont donc étudié un cas de figure plus extrême que celui qui a été retenu par le DDPS et qui correspondait à un événement majeur correspondant à 10 tonnes de TNT.
Leurs calculs montrent que les risques restent dans l'ensemble semblables à ceux qui sont décrits dans les scénarios du DDPS mais que les zones de danger pourraient être réparties différemment. Ces conclusions doivent être intégrées dans la planification des mesures et les plans d'urgence.
Le déclenchement d'une explosion pourrait être lié à des chutes de rocher, à un tremblement de terre ou à la formation d'azotures de cuivre sur les détonateurs ou de combustion spontanée des grenades à cause du phosphore blanc. Un groupe d'experts cherche des moyens d'éliminer ou d'au moins réduire d'ici mi-2020 le risque d'explosion.
Des tonnes de munitions
Lors de la Seconde guerre mondiale, la Suisse a construit un dépôt de munitions militaire souterrain dans la montagne, à Mitholz. Depuis l'explosion en 1947, qui a fait neuf morts, il reste 3500 tonnes de munitions, soit plusieurs centaines de tonnes de substances explosives dans la caverne effondrée.
/ATS