Les délégués des Vert-e-s, réunis samedi à Zoug, ont exigé la fin des 'sales affaires' dans le commerce de matières premières. Le président Balthasar Glättli a critiqué l''idéologie du marché libre'. Le parti recommande deux 'oui' et un 'non' le 25 septembre.
Face à la guerre d'agression du président russe Vladimir Poutine contre l'Ukraine, la Suisse doit renforcer son engagement, a demandé l'assemblée des délégués des Verts dans une résolution. Pour cela, il faut une 'politique étrangère au service des droits humains et de la démocratie'.
Parallèlement, une nouvelle politique énergétique, des matières premières et du commerce extérieur est nécessaire, ont exigé les délégués dans une autre résolution. Il faut 'en finir avec les sales affaires'.
De nombreux dirigeants autocratiques ancrent leur pouvoir grâce aux énergies fossiles, selon les écologistes. Les énergies fossiles ne sont donc pas seulement nocives pour le climat, elles rendent également la Suisse dépendante d'Etats comme la Russie.
Commerce avec les Russes visé
Aujourd'hui, 80% des matières premières russes sont négociées via la Suisse et 50% du gaz consommé dans le pays provient de Russie. Ce qui n'est pas un hasard au vu de la politique erronée menée depuis des années par les partis bourgeois avec une stratégie fiscale agressive, ont dénoncé les Vert-e-s.
Ils ont demandé que la Suisse réoriente enfin sa politique énergétique et des matières premières, ainsi que sa politique économique et commerciale internationale. Seules la réduction de la consommation d'énergie et les énergies renouvelables peuvent réduire la dépendance et mettre fin au financement des guerres autocratiques, peut-on lire dans la résolution.
Le commerce des matières premières doit être régulé et contraint à la transparence. Les Verts ont en outre exigé un impôt sur les bénéfices de guerre.
Critique de la foi dans le marché
Le président du parti et conseiller national Balthasar Glättli (ZH) a lui critiqué l''idéologie du marché libre'. Le Conseil fédéral opère lui aussi selon cette idéologie. Il faut y mettre un terme.
Face à la crise climatique et à la menace d'une pénurie d'énergie, le marché ne fera pas le poids. L'heure est à l'action, selon M. Glättli. Il est grand temps de prendre des décisions.
Le marché est une réalisation humaine, pas une fin de l'histoire de droit divin ni un état de nature primitif, a poursuivi le Zurichois. Tout marché est façonné par des lois ou des réglementations politiques. C'est ce cadre, et par conséquent la politique, qui décide si le marché rend les riches encore plus riches et l'environnement encore plus malade.
Pour le conseiller national, les solutions d'avenir doivent être mues par l'idéal de donner à l'économie et à la société un fondement plus juste et plus durable. Cela fait des années que des propositions vertes sont sur la table et qu'elles auraient empêché la crise énergétique qui s'annonce. Mais la majorité bourgeoise n'a cessé de bloquer les étapes les plus ambitieuses de la transition écologique, a-t-il fustigé.
Deux fois non, une fois oui
Pour la votation fédérale du 25 septembre, les Vert-e-s recommandent de voter 'non' aux deux volets de la réforme de l'AVS. Selon eux, la réforme ne doit pas se faire sur le dos des femmes. Pour beaucoup - et en particulier pour les femmes - les rentes sont trop basses et l'AVS ne remplit pas son mandat constitutionnel de garantie du minimum vital.
Le parti écologiste rejette en revanche la suppression partielle de l'impôt anticipé, car elle donnerait carte blanche à la criminalité fiscale et entraînerait une perte de 200 millions de francs de recettes fiscales par an. Les communes et les cantons souffrent encore des baisses d'impôts antérieures, le pays ne peut donc pas se permettre de nouveaux cadeaux fiscaux.
Enfin, les délégués ont décidé d'approuver l'initiative sur l'élevage intensif, 'dans l'intérêt du bien-être des animaux'. Les animaux de rente sont encore trop peu protégés. La fin de l'élevage industriel est un pas important pour une agriculture durable qui préserve les ressources naturelles.
Le vice-chancelier et ministre de l'économie et du climat allemand Robert Habeck a fait une apparition virtuelle à l'assemblée. Il a félicité l'ancienne présidente des Vert-e-s Regula Rytz, qui a démissionné du Conseil national.
/ATS