Le gouvernement suisse était plus courageux lorsqu'il était composé d'une majorité de femmes, affirme la conseillère fédérale Doris Leuthard. 'Nous y avons pris des décisions plus audacieuses qu'avant ou après', souligne celle qui a vécu les deux configurations.
La démocrate-chrétienne, âgée de 55 ans, illustre son propos avec la décision de sortir du nucléaire, intervenue lorsque quatre des sept sages étaient des femmes. 'De manière générale et par expérience j'ai constaté que dans les exécutifs les femmes se laissent moins enserrer dans un quelconque corset politique que les hommes', explique-t-elle dans un entretien à la NZZ am Sonntag.
Pour les élections de 2019, Doris Leuthard souhaite que la part des femmes au sein du gouvernement et du Parlement augmente, ce qui ne s'était pas produit lors du dernier scrutin. La démocrate-chrétienne ne pense toutefois pas qu'il fasse passer par l'inscription de quota dans la Constitution.
La conseillère fédérale estime qu'une meilleure représentation des femmes dans ces instances est un devoir qui incombe aux partis. Il est, selon elle, plus important que les politiciennes soient soutenues par leurs formations et bien placées sur leurs listes et puissent siéger dans des commissions importantes.
Dans les entreprises et l'administration, les femmes doivent être encouragées, martèle-t-elle. Il faudra les soutenir tant qu'elles seront sous-représentées et que leurs chances ne sont pas égales à celles des hommes. En cas de qualifications égales, il faut donc veiller à recruter davantage de femmes. Cette promotion étant aussi l'affaire de ceux et celles qui dirigent, elle a donné des instructions allant dans ce sens au sein de son département de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication.
Première historique
Entre 2010 et 2011, pour la première fois de l'histoire de la Confédération, les femmes étaient majoritaires au sein du gouvernement suisse. Simonetta Sommaruga venait alors de succéder à Moritz Leuenberger. Elle avait rejoint sa camarade de parti Micheline Calmy-Rey, la PDC Doris Leuthard et la PBD Eveline Widmer-Schlumpf.
Une fois le fauteuil de Micheline Calmy-Rey libre, Alain Berset s'y est assis. Les conseillères fédérales n'étaient dès lors plus que trois. Puis elles se sont retrouvées à deux en 2015 lorsque l'UDC Guy Parmelin a succédé à Eveline Widmer-Schlumpf.
/ATS