L'Italie estime qu'on ne peut pas renoncer au principe de libre circulation des personnes. Elle travaillera pour que la Suisse et l'UE trouvent un accord sur ce dossier, a déclaré lundi le chef de la diplomatie transalpine Paolo Gentiloni.
Le ministre italien des affaires étrangères a rencontré le conseiller fédéral Didier Burkhalter à Neuchâtel. Il a assuré que Rome 'a tout intérêt à ce qu'on arrive à définir une clause commune pour concilier les résultats du référendum suisse de 2014 (sur 'l'immigration de masse') avec le principe de la libre circulation des personnes, auquel on ne peut renoncer selon nous'.
'Nous sommes convaincus qu'il est possible de concilier ces deux exigences. Et l'Italie s'engagera pour favoriser les négociations', qui reprendront après le référendum sur la sortie du Royaume-Uni de l'UE, prévu le 23 juin, a-t-il ajouté, cité par l'agence italienne AGI.
'Conséquences négatives'
Dans un communiqué, le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), a de son côté indiqué que MM. Burkhalter et Gentiloni avaient convenu qu'il faut poursuivre les discussions sur une solution consensuelle entre la Suisse et l'Union européenne.
Le chef du DFAE a toutefois expliqué à son hôte la décision du Conseil fédéral d'introduire une clause de sauvegarde unilatérale au cas où aucun accord ne pourrait être trouvé avec l'UE dans le délai de trois ans imposé par l'initiative de l'UDC.
Pour M. Gentiloni, 'si aucune solution commune ne peut être trouvée, cela aurait des conséquences très négatives' aussi bien pour l'économie italienne que suisse. De plus ce serait aussi un 'mauvais signe pour l'avenir de l'Europe sous l'aspect politico-culturel', a-t-il souligné dans une interview parue lundi matin dans la Neue Zürcher Zeitung.
Excellentes relations
Les deux ministres ont également évoqué les développements dans les autres dossiers pendants entre la Suisse et l'UE, notamment dans les négociations autour d'un accord-cadre institutionnel.
Au-delà de ces divergences de vues, les deux ministres ont souligné l'excellence des relations entre les deux pays, au niveau économique comme sur le plan des transports. Ils ont notamment salué l'ouverture le 1er juin du tunnel ferroviaire de base du Gothard.
Accord sur les frontaliers
Cet événement illustre le 'grand potentiel' de développement des relations bilatérales, selon le DFAE. Parmi les autres étapes importantes, Didier Burkhalter a cité le nouvel accord de double imposition, signé en février, ainsi que l'accord sur les frontaliers, paraphé en décembre mais pas encore ratifié.
Dans la NZZ, Paolo Gentiloni a critiqué les mesures tessinoises contre les frontaliers, qu'il juge 'd'une certaine manière dicriminatoires'. Le Tessin a notamment revu à la hausse le taux d'imposition des frontaliers.
M. Gentiloni réaffirme que la signature de cet accord est liée à la suspension de ces mesures. 'Par conséquent, je suis convaincu que ces discriminations peuvent de facto être surmontées.'
Au niveau diplomatique, les deux ministres ont par ailleurs signé une déclaration d'intention permettant de collaborer pour exploiter en collocation des représentations diplomatiques à l'étranger.
/ATS