Le Parquet requiert de lourdes peines contre les poseurs de bombe

Le Ministère public de la Confédération a requis des peines de 8 et 10 ans de prison contre ...
Le Parquet requiert de lourdes peines contre les poseurs de bombe

Le Parquet requiert de lourdes peines contre les poseurs de bombe

Photo: KEYSTONE/TI-PRESS/PABLO GIANINAZZI

Le Ministère public de la Confédération a requis mercredi des peines de 8 et 10 ans de prison contre les auteurs présumés d'un attentat à Bâle. En mars 2022, ils avaient posé une bombe contre une villa dans le quartier du Bruderholz. La défense plaide l'acquittement.

Devant le Tribunal pénal fédéral, les accusés ont fait usage de leur droit au silence. Ils s'en sont ainsi tenus à la ligne de défense adoptée durant l'instruction, comme l'a rappelé le Ministère public de la Confédération (MPC).

Dans une déclaration prononcée au début de la séance, le plus jeune des prévenus - aujourd'hui âgé de 25 ans - a clamé son innocence et contesté tous les griefs. Son avocate a estimé que la vidéo prise par une caméra de surveillance lors de l'explosion au Bruderholz ne permettait pas de reconnaître son client. En outre, aucun indice n'aurait été découvert sur place permettant de l'incriminer.

De son côté, le MPC a réclamé des peines de 10 ans contre le plus jeune et de 8 contre l'aîné, âgé aujourd'hui de 28 ans. Il a retenu les accusations d'emploi, avec dessein délictueux, d'explosifs, de dommages à la propriété, de tentative de fabrication, de dissimulation et de transport d'explosifs. Les deux hommes sont aussi prévenus d'actes préparatoires de meurtre, assassinat et lésions corporelles graves.

Boule de feu

Selon l'acte d'accusation, ils auraient fait exploser une charge improvisée devant une maison individuelle dans le quartier du Bruderholz, à Bâle, à fin mars 2022. L'explosion avait causé une onde de choc et une boule de feu. Des matières inflammables et explosives avaient été projetées à plusieurs mètres. Les dégâts au bâtiment et au jardin s'étaient élevés à près de 170'000 francs.

D'autres attaques devaient suivre car les auteurs présumés voulaient extorquer un million de francs en bitcoins à de riches Bâlois, selon le MPC. La première tentative ayant échoué, le plus jeune avait pris peur et avait fui en Sicile.

Son avocate a confirmé ce voyage, mais a parlé d'un déplacement familial planifié de longue date, contredisant les déclarations de l'autre accusé à une amie.

Après l'explosion, la police avait commencé par tâtonner. Mais lorsque les prévenus se sont rendus à Stuttgart pour acheter du C-4, une variété d'explosifs de la famille des plastics, ils ont été arrêtés par la police fédérale allemande. Leur contact était en réalité un agent sous couverture qui leur avait remis de faux explosifs en échange des 2000 euros convenus.

Les plastics étaient destinés à être utilisés pour quatre autres attentats, a dénoncé le Ministère public.

Enregistrement accablant

Lors de l'audience, l'accusation a diffusé l'enregistrement d'un échange entre le prévenu de 28 ans et une amie, dans lequel le jeune homme confie avoir posé avec son complice la bombe au Bruderholz.

En outre, un témoin a chargé les deux accusés en rapportant les confidences que lui aurait faites un des deux prévenus. Selon ces dires, le plus jeune des accusés se serait chargé de la planification et l'aîné de l'exécution de l'attentat.

L'avocat de l'accusé de 28 ans a fait valoir que son client, au vu de sa personnalité et de ses dispositions intellectuelles, n'était pas du tout en situation de pouvoir commettre un tel acte.

L'avocate du plus jeune de son côté a tenu à relativiser les propos enregistrés tenus par le prévenu. Il s'agissait selon elle d'un simple bavardage destiné à se vanter et à se mettre en avant.

(dossier SK.2023.33)

/ATS
 

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