L'armée doit montrer patte blanche avant d'obtenir plus d'argent. Le PS exige vendredi qu'une enquête soit menée sur les finances de l'armée et que toute la transparence soit faite sur ses dépenses, après les révélations sur un manque de liquidités.
'Nous dénonçons la culture de l'irresponsabilité et l'absence de transparence au sein de l'armée', a lancé le co-président du groupe Samuel Bendahan (VD) devant les médias. Et d'exiger que le Contrôle fédéral des finances ou le Parlement ouvre une enquête qui fasse la lumière sur la gestion des coûts, des finances, des liquidités et des dépenses.
'Nous devons savoir qui a su quoi à quel moment, sur quelle base les engagements ont été pris et à quels coûts d'exploitation il faut s'attendre, en particulier pour l'avion de combat F-35, qui est un gigantesque générateur de coûts, en termes de coûts d'exploitation et de coûts ultérieurs', a demandé le conseiller national Fabian Molina (ZH).
'L'armée doit rendre des comptes', a poursuivi M. Bendahan. Cette 'débâcle' ne doit pas permettre à l'armée d'obtenir des fonds supplémentaires. Les implications des erreurs de l'armée ne doivent pas entraîner des coupes dans d'autres domaines importants comme la formation ou la coopération internationale. Et le PS de dénoncer la politique financière du camp bourgeois qui a déjà mené à des coupes dans des domaines importants.
Trop de scandales
La situation financière de l'armée est 'une grande surprise' pour le PS. 'Nous avions l'habitude que le Département de la défense ne dépense pas tout ce qui était prévu. Là, tout à coup, c'est le contraire', s'est étonné le député Pierre-Alain Fridez (JU). Ce manque de transparence suscite des interrogations.
'Une erreur de calcul de 1,4 milliard est inacceptable', a déclaré Fabian Molina. Selon lui, l'armée fait face à trop de crises financières, de scandales et de retards. Et de retracer une 'histoire de mauvaise planification': l'achat des mortiers 16, des nouveaux drones Hermès ou encore des masques durant la pandémie.
La conseillère nationale Sarah Wyss (BS) a aussi rappelé que l'armée avait déjà dépassé son budget par le passé. Les coûts des programmes informatiques ont échappé à tout contrôle.
'Pas un drame'
La SRF a dévoilé mercredi soir que le budget de l'armée présentait un déficit de financement d'un milliard de francs. L'armée avait déjà annoncé la semaine dernière devoir annuler différents événements par mesure d'économie.
Le chef de l'armée, Thomas Süssli, est venu s'expliquer devant les médias jeudi. En raison de la situation financière de la Confédération, l'augmentation du budget de l'armée a été retardée. Au lieu d'atteindre 1% du PIB d'ici 2030, il faudra attendre 2035. L'augmentation principale aura lieu après 2027, a expliqué M. Süssli.
Ce manque de liquidités de 11,7 milliards de francs d'ici 2035 n'est 'pas un drame', a-t-il minimisé. Pour l'année à venir, tous les paiements sont assurés. Des paiements à hauteur de 800 millions ont été déplacés à 2025. 400 millions ont été déplacés de 2025 à 2026 et 200 millions en 2027. Il faudra attendre 2028 pour que l'ensemble des engagements prévus soient payés.
/ATS