A gauche comme à droite, la satisfaction était de mise vendredi après l'annonce du Conseil fédéral de demander des clarifications à Bruxelles sur l'accord-cadre. La voie bilatérale est ainsi préservée. Les Vert'libéraux et le Nomes demandent d'accélérer la cadence.
Le PS a été le premier à se réjouir des mesures annoncées par le gouvernement dans les domaines de la protection des salaires et des conditions de travail. 'Le niveau actuel des salaires en Suisse doit être maintenu', a indiqué le président Christian Levrat dans un communiqué.
Cela nécessite la participation des partenaires sociaux, en particulier des syndicats. Les Verts qualifient aussi de juste la voie choisie par le Conseil fédéral. 'Quiconque affaiblit la protection des salaires mène la voie bilatérale contre le mur', a indiqué leur présidente Regula Rytz.
Les syndicats se sont félicités que leurs préoccupations aient été prises au sérieux. 'Sans protection des salaires, il n’y a pas d’accord institutionnel qui tienne', a indiqué Travail.Suisse selon qui l'accord institutionnel ne doit pas affaiblir les mesures d'accompagnement.
La priorité est désormais de rejeter l'initiative UDC qui vise à résilier la libre-circulation des personnes, écrit l'USS. C'est la condition sine qua non avant toute autre démarche dans les relations bilatérales avec l'UE. En fixant la priorité sur cette échéance-là, le Conseil fédéral prend un cap important, selon l'USS.
Satisfaction des milieux économiques
Les milieux économiques se sont également déclarés soulagés. En soutenant le principe de l'accord institutionnel, la voie bilatérale, essentielle pour l'économie suisse, est ainsi sauvegardée. Il s'agit dès à présent de formuler rapidement des réponses aux demandes suisses.
Dans l'immédiat, l'UE devrait prolonger la reconnaissance de l'équivalence boursière qui prend fin à la fin juin et tendre la main sur les obstacles techniques au commerce qui font l'objet d'une mise à jour périodique, poursuit economiesuisse.
Parapher l'accord institutionnel n'est pas urgent, renchérit l'usam. Il s'agit maintenant de trouver un équilibre entre les avantages de l’accord-cadre et le prix à payer pour la Suisse, soit la limitation de la souveraineté, écrit la faîtière des PME.
Un signal fort à Bruxelles, selon le PLR
En demandant des précisions sur les aides d'Etat, la protection des salaires et la directive sur la citoyenneté européenne, le Conseil fédéral envoie un signal positif fort à Bruxelles, écrit pour sa part le PLR.
L’élan doit désormais être utilisé pour que les clarifications souhaitées soient rapidement apportées et que le processus politique interne soit amorcé. C’est alors seulement que le Parlement et la population pourront se prononcer sur l’accord-cadre.
'C'est le seul moyen de parvenir à un accord consensuel qui profitera à la Suisse et à l’UE, abonde le PDC. Les Vert'libéraux ne veulent cependant pas que cette stratégie se traduise par un nouveau fil rouge ni par une renégociation de l'accord dans son ensemble. 'Les belles paroles doivent maintenant être suivies d'actions.
L'UDC qualifie elle de 'demi-succès' le fait que le Conseil fédéral ait renoncé à signer l'accord-cadre. Mais le parti anti-européen rappelle d'emblée que les clarifications demandées sont insuffisantes. Selon lui, il faut écarter définitivement toute reprise automatique du droit européen ainsi que les juges étrangers. Il demande donc au gouvernement de rejeter l'accord institutionnel.
Nomes: rouvrir le débat sur l'adhésion
Le Nouveau mouvement européen Suisse (Nomes) a aussi fait part de sa satisfaction. C'est le signe d'un soutien du gouvernement pour la préservation de la libre circulation des personnes avec l’UE. Toutefois, le Nomes rappelle que le temps n’est plus à la tergiversation.
Le Conseil fédéral devrait signer l’accord institutionnel après obtention des clarifications souhaitées, d’ici la fin du mandat du président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker. Il devrait en outre rouvrir le débat sur l’adhésion à l’UE de manière constructive et sans tabou.
/ATS