Le National a refusé jeudi par 105 voix contre 86 un plan de soutien de 5 milliards de francs à l'Ukraine pour les 5 à 10 prochaines années. La droite s'y est notamment opposée.
Cette décision tombe à une semaine de l'allocution prévue du président ukrainien Volodymyr Zelensky devant le Parlement suisse. Elle intervient aussi alors que le Conseil des Etats a confirmé mercredi sa position autorisant les pays acheteurs de matériel de guerre suisse à le réexporter sous conditions dans des pays impliqués dans des conflits armés.
'Le Conseil fédéral a déjà ficelé trois paquets de soutien pour la population ukrainienne, sans compter l’accueil des réfugiés. La guerre étant toujours en cours, nous ne pouvons pas encore dire quels seront les besoins pour la reconstruction', a argumenté le conseiller fédéral Ignazio Cassis contre la motion.
L'UDC s'est elle inquiétée de savoir d'où viendrait l'argent et si d'autres secteurs, comme par exemple l'agriculture, n'allaient pas en pâtir.
La Suisse en queue de classement
'Ne pas fournir d’armes ne doit pas nous dispenser de fournir notre effort de solidarité au soutien de l’Ukraine', a tenté de contrer Nicolas Walder (GE/Verts) pour la commission. 'Or, en consacrant 0,22% du PIB à l'aide à ce pays, la Suisse est en queue de classement derrière presque tous les pays européens. L’Autriche ou la Norvège en font bien plus par rapport à leur force économique. Même la Pologne y consacre 3,1% de son PIB', a-t-il ajouté, en vain.
La majorité de la commission du National à l'origine de la motion estimait que l’Ukraine a besoin d’un soutien financier important, notamment pour l’aide humanitaire, la protection de la population civile, le déminage, la promotion de la paix et la reconstruction des infrastructures civiles.
Selon elle, une base légale devait être créée pour ce programme de soutien, afin d'en régler les conditions-cadres. L'engagement pluriannuel visait à donner à l'Ukraine une plus grande sécurité quant à la couverture de ses besoins dans les années à venir. Toutes ces propositions ont été rejetées.
/ATS