'Tutu' de Miles Davis et 'Smoke on the water' de Deep Purple appartiennent à l'histoire de la musique. Ces deux morceaux, enregistrés au Montreux Jazz Festival, ont été numérisés sur de l'ADN en collaboration avec l'EPFL. Pour l'éternité, ou presque.
Ces deux morceaux d'anthologie ont été sauvegardés sous la forme de séquences d'ADN. Ils pourront être décodés et à nouveau joués sans aucune perte de qualité, annonce vendredi l'EPFL dans un communiqué.
L'opération a été réalisée par l'entreprise Twist Bioscience, avec l'appui de Microsoft et de l'Université de Washington. Elle repose sur une technologie innovante qui s'appuie sur un processus naturel connu depuis des milliards d'années: l'enregistrement d'informations sous forme de brins d'ADN qui a permis aux espèces vivantes, animales ou végétales, de se perpétuer de génération en génération.
Les récents progrès en biotechnologies mettent aujourd'hui à la portée de l'homme ce que la nature a développé depuis l'apparition de la vie. Il est désormais possible de produire des brins d'ADN artificiels, d'y 'enregistrer' n'importe quel code génétique, puis d'analyser cet ADN pour retrouver l'information originale.
Durant des millénaires
L'ADN a l'avantage d'être d'une incroyable stabilité. Les molécules synthétiques soigneusement encapsulées peuvent ainsi être conservées durant des millénaires, affirme l'EPFL.
Pour démontrer la fiabilité de ce procédé, le MetaMedia Center de l'EPFL a mis à disposition deux extraits de concerts du Montreux Jazz. Le volume d'ADN synthétisé pour préserver ces deux morceaux est minuscule: de fait, il est invisible à l'oeil nu. Un volume équivalent à un grain de sable suffirait pour enregistrer la totalité des 50 ans d'archives du Montreux Jazz, écrit l'EPFL.
Un démonstrateur développé au sein de l'EPFL+ECAL Lab permet d'écouter ces morceaux de musique. Ce procédé de stockage 'ouvre des perspectives considérables dans notre rapport à l'information, à la mémoire ou au temps', écrit la Haute Ecole lausannoise.
/ATS