La situation sécuritaire en Suisse s'est complexifiée, aux yeux du Service de renseignement de la Confédération (SRC). Les djihadistes radicalisés continuent de représenter la plus grande menace, mais la situation fragile en Ukraine inquiète aussi.
Ce conflit constitue une nouvelle phase du conflit Est-Ouest, profondément enraciné dans l’histoire, écrit le SRC dans son rapport de situation annuel présenté lundi à Berne. Une ère au cours de laquelle des conflits interétatiques se sont atrophiés en Europe a ainsi pris fin, estime le Service de renseignement.
Une des conséquences pour la Suisse: pour l’armée, les délais de préalertes, généralement assez stables jusqu’à présent, ont tendance à se raccourcir. De manière plus globale, la complexité de l’ensemble des défis que doivent relever les organes de la politique de sécurité s’est encore accrue, relève le rapport.
Les musulmans comme alliés
Le plus grand danger provient toujours du djihad. 'La Suisse n'est certes pas directement dans la ligne de mire de groupes djihadistes, mais elle reste menacée en tant que pays faisant partie de l’espace européen', analyse le SRC. La menace terroriste la plus importante émane actuellement d’acteurs isolés et de groupuscules.
Cette menace ne peut être réduite qu’en collaboration avec les autres pays et personnes concernés, explique le ministre de la défense Ueli Maurer dans son avant-propos. Dans cette lutte, ce sont surtout les musulmans eux-mêmes qui sont importants. 'Ils jouent un rôle important pour détecter à temps des personnes qui se radicalisent, et peuvent intervenir pour empêcher ce phénomène'. Il convient en outre de promouvoir un islam éclairé, ajoute M. Maurer.
Le cyberespionnage toujours d'actualité
Pour le SRC, le service de renseignement prohibé continue à être d’actualité. Les conclusions de l’affaire Snowden sont toujours à l’ordre du jour même si, jusqu’à présent, aucune activité dirigée concrètement contre la Suisse n’a pu être prouvée, relève le SRC.
A l'avenir aussi, l'espionnage contre des intérêts économiques, politiques et militaires continuera à être pratiqué en Suisse. Le SRC l'explique par les normes technologiques de l'industrie et par le rôle de la recherche et de la place financière.
Depuis quelque temps, la situation s'est en revanche améliorée dans les domaines de l’extrémisme de droite et de gauche. Le potentiel de violence de ces groupes persiste toutefois, souligne le rapport. Mais la situation s'est calmée ces dernières années et ne représente pas une menace pour l'Etat.
/ATS