La justice examine les responsabilités dans l'incendie des Tattes

Le procès de l'incendie accidentel du foyer pour migrants des Tattes s'est ouvert lundi devant ...
La justice examine les responsabilités dans l'incendie des Tattes

La justice examine les responsabilités dans l'incendie des Tattes

Photo: KEYSTONE/ANTHONY ANEX

Le procès de l'incendie accidentel du foyer pour migrants des Tattes s'est ouvert lundi devant le Tribunal de police de Genève, huit ans après les faits. Seuls quatre des cinq prévenus dans ce dossier se sont présentés devant le juge.

Un résidant avait perdu la vie lors de l'incendie, mort par asphyxie. De nombreux autres occupants s'étaient extirpés du bâtiment en sautant des fenêtres pour échapper aux fumées, certains se blessant grièvement en tombant au sol. Le drame avait marqué les esprits à Genève.

L'accusé qui ne s'est pas présenté au tribunal, un ancien occupant du foyer qui s'est enfui sans donner l'alerte en voyant de la fumée sortir d'une chambre, sera jugé en son absence. Il avait déjà fait défaut au début du mois, lors d'une première convocation devant le tribunal. Le procès avait dû être renvoyé pour cette raison.

Dans cette procédure, un ancien coordinateur de la sécurité incendie du foyer des Tattes doit répondre d'homicide et de lésions corporelles par négligence. Selon l'acte d'accusation, il aurait omis de prendre des mesures suffisantes pour éviter qu'un départ de feu ne tourne à la tragédie.

Pas de nouvelles accusations

Sophie Bobillier et Laïla Batou, avocates de certains plaignants, ont tenté d'obtenir que ce responsable soit jugé pour homicide intentionnel par dol éventuel. Leur demande a toutefois été rejetée. Le Tribunal de police a en effet estimé qu'aucun élément dans le dossier ne permettait de retenir d'autres infractions.

Deux agents de sécurité présents la nuit du sinistre se trouvent aussi sur le banc des accusés. Le Ministère public genevois leur reproche d'avoir voulu éteindre l'incendie au lieu d'immédiatement procéder à l'évacuation du bâtiment. Leur attitude aurait conduit à la propagation de la fumée dans les étages.

Un ancien résidant des Tattes est également prévenu dans cette affaire. Cet Algérien de 52 ans est jugé pour incendie par négligence. C'est dans sa chambre que le feu s'est déclaré. Une chambre où il fumait et cuisinait en compagnie d'autres migrants, violant ainsi les règles de sécurité du foyer.

Il conteste

Interrogé par le président du tribunal Olivier Lutz, le prévenu a contesté les faits. Il a affirmé qu'à son arrivée au foyer, il n'a jamais été informé de l'interdiction de fumer et de cuisiner dans les chambres. Il a aussi déclaré être persuadé avoir débranché sa plaque de cuisson et avoir éteint les mégots en quittant sa chambre.

Le procès se poursuit lundi après-midi avec l'interrogatoire des autres accusés. Il est prévu de durer jusqu'à jeudi.

/ATS
 

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