Nyon se prononce dimanche 17 mars sur une hausse de sa fiscalité. Le sujet donne lieu à une campagne virulente dans la commune vaudoise, où partisans et opposants s'accusent mutuellement d'irresponsabilité.
Le taux d'imposition doit grimper de 61 à 65%. L'objectif consiste à limiter le déficit budgétaire 2019 à 8,7 millions de francs. Un déficit qui passerait à près de 15 millions si rien ne devait être entrepris, assure la municipalité.
'Facile et démagogique'
Acceptée en novembre dernier par le Conseil communal, la hausse d'impôt est combattue par un référendum, lancé par les trois partis de droite (PLR, UDC, Vert'libéraux). De quoi irriter ceux qui estiment que Nyon n'a pas d'autre choix.
'C'est facile et démagogique de lancer un référendum contre une hausse d'impôt. C'est comme voter contre le mauvais temps, personne n'en veut', affirme le syndic Daniel Rossellat, interrogé par Keystone-ATS. 'Nous avons ce devoir de responsabilité d'augmenter les impôts pour assurer les prestations à la population, mais aussi pour ne pas faire peser le poids de la dette sur les générations futures', explique l'élu indépendant.
'C'est la municipalité qui n'agit pas de manière responsable', rétorque le conseiller communal UDC Sacha Soldini, l'un des coprésidents du comité référendaire. 'L'association 'Nyon compte' (ndlr: favorable à une hausse d'impôt) cherche à faire peur aux gens, notamment en instrumentalisant les générations futures', estime-t-il.
'Double peine'
Autant dire que l'ambiance n'est pas au beau fixe sur la Côte. 'Les positions sont très antagonistes. Et certains profitent de cette campagne pour se faire 'mousser'', relève M. Rossellat. 'On entend tellement de mensonges qu'il est parfois difficile de se contenir', répond M. Soldini. Et si tous deux affirment qu'il faut malgré tout savoir 'prendre de la hauteur', le débat n'en reste pas moins crispé.
Si Nyon se retrouve dans une telle situation, c'est le résultat de plusieurs facteurs. La commune est confrontée à une augmentation des charges liées à la péréquation cantonale et, parallèlement, à une baisse des recettes liées à la réforme vaudoise de la fiscalité des entreprises (RIE III).
'C'est une double peine', note M. Rossellat. 'Notre marge de manoeuvre est d'autant plus limitée que nous devons aussi composer avec une forte croissance démographique', ajoute le syndic d'une ville qui frôle désormais les 22'000 habitants.
'Si les impôts n'augmentent pas, Nyon se retrouvera dans une situation financière très délicate. Il y aurait un gros impact sur les prestations fournies à la population', affirme le patron du Paléo Festival.
Taux bas
Pour les opposants à la hausse de la fiscalité, la situation actuelle est surtout imputable aux autorités, qu'ils jugent incapables de maîtriser les dépenses. 'La ville doit apprendre à vivre avec ses moyens', juge M. Soldini. Il estime aussi que Nyon doit 'réduire la voilure', par exemple en ne remplaçant pas les départs naturels parmi les employés de la commune.
Même si le taux d'impôt devait augmenter à 65%, Nyon resterait l'une des localités vaudoises les plus favorables en matière fiscale. Parmi les villes du canton, seules Pully (61%) et Gland (62,5%) affichent des taux inférieurs. 'Notre taux est bas. Mais les gens ne veulent pas l'entendre', regrette M. Rossellat, qui juge 'très faibles' ses chances de succès dans les urnes.
Pas s'aligner
'Si notre taux est bas, ce n'est pas une raison pour s'aligner sur les autres', remarque M. Soldini. A l'inverse de son rival, le conseiller communal UDC se dit dans un état d'esprit 'assez positif' avant la votation du 17 mars.
/ATS