Suite aux attentats de Paris, les services de sécurité de la Confédération sont en état de vigilance accrue. Les effectifs aux postes-frontière ont été renforcés, de même que la présence policière autour des bâtiments diplomatiques français et dans les grandes gares.
Le Conseil fédéral est tenu informé en permanence de la situation, a annoncé la présidente de la Confédération Simonetta Sommaruga samedi lors d'un bref point de presse à Berne. L'Office fédéral de la police (fedpol), le Service de renseignement (SRC) et le corps des garde-frontière sont en liens étroits avec les autorités françaises.
Ceci sur place à Paris, par les canaux de police usuels et par l'ambassade de Suisse à Paris, a précisé la cheffe de fedpol Nicoletta della Valle. L'objectif des enquêteurs est de déterminer d'éventuelles connexions avec la Suisse. Pour l'instant, il n'y a aucun indice en ce sens.
Sites à risque
La sécurité autour des bâtiments diplomatiques français en Suisse a été musclée. Cette mesure a été prise avec les polices cantonales concernées, qui sont compétentes pour les aspects pratiques de la protection des bâtiments diplomatiques. Les cantons peuvent également prendre des mesures de sécurisation pour d'autres sites à risque.
Le niveau de vigilance des polices a été élevé. Une réunion de l'Etat-major VIGIPOL - coordination opérationnelle entre les polices romandes - a eu lieu samedi matin.
Les garde-frontière suisses ont renforcé leurs effectifs mais ils n'effectuent pas de contrôles systématiques. Ils sont prêts à intervenir si des éléments précis ciblent une certaine zone géographique. Il s'agit pour l'heure principalement de récolter et de partager des renseignements et des informations.
L'évaluation établie par le SRC indique une situation de menace élevée depuis plusieurs mois déjà. Ce niveau de menace avait encore été légèrement rehaussé début novembre, du fait que les intérêts des nations de la coalition anti-Etat islamique pouvaient être la cible d'attentat sur le territoire suisse également, selon le Département fédéral de justice et police (DFJP).
Vols assurés
Du côté de l'aéroport de Genève, la présence policière était bien visible samedi. Le dispositif de contrôle des passagers n'est pas à géométrie variable, les normes restent identiques, a indiqué le porte-parole de l'aéroport de Cointrin. Tout au plus, il s'agit d'être là plus tôt.
Pour les vols de Swiss, les attentats n'ont pas de conséquences directes. Tous les départs depuis et vers Paris et Nice sont assurés, a précisé le porte-parole Stefan Vasic. Swiss est en contact avec les autorités helvétiques et étrangères. Au besoin, elle est prête à réagir immédiatement.
Idem pour le rail: les attentats n'ont pas de conséquences sur le trafic ferroviaire entre la Suisse et la France. 'Les CFF n'ont pas supprimé de courses', selon la porte-parole Roberta Trevisan. 'Nous demandons cependant aux voyageurs de compter avec quelques retards dus aux contrôles plus approfondis effectués par les douanes à Genève, et dans le train en partance de Zurich.'
Dans les principales gares, la présence policière est plus marquée 'préventivement', a dit Stefan Blättler, président des commandants de police cantonaux, également présent à la conférence de presse.
Pas de victimes suisses pour l'instant
Pour l'instant, le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) et fedpol n'ont pas connaissance de victimes suisses à déplorer. Des clarifications sont toujours en cours à ce propos.
Pour les personnes ayant des proches actuellement à Paris et qui seraient sans nouvelles, le DFAE dispose d’une ligne d'urgence. Le numéro de téléphone est le suivant : depuis la Suisse 0800 24-7-365. Depuis l’étranger, il faut ajouter le préfixe 0041, soit 0041 800 24-7-365
Condoléances officielles
Dans sa réaction officielle, la Suisse se dit 'choquée et attristée et condamne les attaques avec la plus grande fermeté'. La présidente de la Confédération Simonetta Sommaruga a exprimé ses condoléances au président François Hollande et sa solidarité avec la France, à nouveau confrontée au terrorisme.
A la radio alémanique, elle a dit sa douleur et en même temps sa colère: 'Ces attaques s'en prennent aux valeurs fondamentales de notre société'.
De son côté, le chef du DFAE Didier Burkhalter a envoyé un message de sympathie à son homologue français, Laurent Fabius, lui signalant que la Suisse se sent encore plus proche de la France en ces heures de souffrance et d’épreuve.
Les gouvernements des cantons de Genève, Vaud et Jura ont également exprimé leurs condoléances et leur compassion, de même que la Conférence des évêques suisses ou les musulmans vaudois. Ces derniers condamnent avec la plus grande fermeté les attentats.
/ATS