La Suisse apporte sa contribution pour soulager les pays voisins de l'Ukraine: elle prendra en charge 500 réfugiés ayant fui vers la Moldavie. La conseillère fédérale Karin Keller-Sutter participait lundi à une réunion des ministres des Etats Schengen à Bruxelles.
Les ministres ont discuté en particulier de la coordination européenne en matière d’accueil des personnes à protéger, des enjeux de sécurité et de la maîtrise des frontières extérieures. La cheffe du Département fédéral de justice et police (DFJP) a rappelé que plus de 17'000 Ukrainiens avaient déjà trouvé refuge en Suisse.
Karin Keller-Sutter a salué la proposition de coordonner l’accueil des réfugiés à l’échelle européenne. C'est indispensable pour prendre en charge les personnes réfugiées dans les pays voisins de l’Ukraine. La Suisse participera à cette initiative, a-t-elle dit.
Contingent de 500 réfugiés
La Suisse est ainsi prête à accueillir un contingent de 500 personnes pour soulager la Moldavie. Les cantons ont donné leur accord. Cela correspond aux engagements pris par les Pays-Bas et l’Irlande. Environ 100'000 personnes en quête de protection se trouvent actuellement en Moldavie.
Différents Etats de l’UE et de Schengen sont disposés à en prendre en charge 14'500 au total. La Commission européenne coordonne la répartition entre les pays. Avant leur transfert, les personnes sont soumises à un contrôle de sécurité et à un examen de santé.
Il n'est toutefois pas certain que 500 réfugiés soient actuellement prêts à quitter la Moldavie pour la Suisse. Beaucoup d'entre eux souhaitent en effet rester près de l'Ukraine, a relevé Mme Keller-Sutter.
Enregistrement
La question de l'enregistrement des réfugiés a été évoquée. L'Europe veut éviter que les personnes ne puissent s’enregistrer dans plusieurs pays. Une plateforme permettra aux pays d'accueil de partager les informations.
'Il est important de bien enregistrer les personnes à protéger, afin de savoir exactement qui nous accueillons, autrement nous en subirons les conséquences dans quelques mois', a expliqué la cheffe du DFJP.
Il s'agit de trouver un juste équilibre entre la protection des victimes de la guerre et le maintien de la sécurité dans l’espace Schengen. 'Nous devons empêcher que des criminels se glissent parmi les personnes à protéger. C’est pourquoi nous sommes particulièrement attentifs aux cas de traite d’êtres humains et à la protection des mineurs', a-t-elle ajouté.
Frontex
A Bruxelles, la conseillère fédérale a par ailleurs renouvelé la proposition de la Suisse de mettre des experts à la disposition de Frontex pour un engagement à la frontière avec l’Ukraine. L’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes compte actuellement près de 300 agents mobilisés dans les pays voisins de l’Ukraine.
La présidence française a indiqué que cet effectif pourrait être porté jusqu’à 2600 agents. La sécurité est un enjeu essentiel et Frontex a un rôle important à jouer, a souligné la cheffe du DFJP.
Le ministre ukrainien de l’intérieur Denis Monastirsky s’est adressé par visioconférence aux ministres de l’intérieur européens. Il les a appelés à renforcer leur aide, en particulier pour l’évacuation et l’accueil de personnes fuyant les zones de combats. Il a dénoncé des viols et des pillages de soldats russes.
/ATS