La Conférences des évêques suisses (CES) renforce ses directives pour lutter contre les abus sexuels dans l'Eglise catholique. Tout soupçon devra être obligatoirement dénoncé et un extrait spécial du casier judiciaire sera demandé lors d'engagements ecclésiaux.
Ces nouvelles règles ont été adoptées lors de l'assemblée ordinaire qui s'est déroulée du 25 au 27 février au monastère de Mariastein (SO), a communiqué jeudi la CES. Elles entreront en vigueur vendredi.
Auparavant, les directives prévoyaient qu'une victime adulte pouvait s'opposer à ce que les dignitaires ecclésiastiques déposent plainte. Dorénavant, ce 'droit de veto' n'existe plus.
Risque d'étouffer une affaire
'La pratique a montré que, sans obligation d'annonce, le risque d'étouffer une affaire subsiste ainsi que la mise en danger de futures victimes potentielles', écrit la CES. Les évêques soulignent que l'obligation inconditionnelle de dénoncer tout soupçon pour les victimes mineures existait déjà.
L'exigence d'un extrait spécial du casier judiciaire vise pour sa part à renforcer la prévention. Elle s'applique également aux ecclésiastiques déjà en fonction. Un extrait spécial mentionne par exemple si la personne est frappée d'une interdiction d'exercer une activité avec des mineures, et la durée de l'interdiction.
D'autres instruments de prévention figurent dans les nouvelles directives. A chaque fois qu'une personne travaillant pour une Eglise rejoindra une équipe, chaque membre de cette équipe sera prié de signer une convention l'engageant au respect de la distance et de la proximité.
'Premier pas' mais 'insuffisant'
Les diocèses de Bâle et de St-Gall ont annoncé jeudi qu'ils avaient déjà largement implémenté ces nouvelles mesures. L'alliance d'organisations catholiques 'Es reicht!' (ça suffit!) a de son côté réagi en disant qu'il s'agissait d'un premier mais que cela était insuffisant. Elle réclame un changement complet de perspective.
/ATS