La personne grièvement blessée par l'avalanche de mardi sur le domaine skiable de Crans-Montana (VS) est décédée dans la nuit à l'hôpital de Sion. Cet employé des remontées mécaniques portait assistance à un blessé sur la piste au moment où la coulée est survenue.
Les remontées mécaniques de Crans-Montana ont confirmé mercredi le décès de leur employé. Ce Français de 34 ans, qui travaillait à la saison, était en poste depuis 2010. L'été il était secouriste en montagne. Il était marié et père de deux jeunes enfants. Une cellule de soutien psychologique a été mise en place pour ses collègues, ses proches et les touristes touchés par ce drame.
Le collègue du patrouilleur, le blessé auquel ils ont porté assistance et une troisième personne ont été pris dans l'avalanche. Ils s'en sont tirés avec des blessures mineures. Toutes les victimes ont été rapidement dégagées et héliportées à l'hôpital de Sion. Dans un état critique, le secouriste est décédé tôt mercredi matin.
La direction de l'entreprise a mis en place un espace de recueillement au départ de la télécabine des Violettes. Jeudi, une journée de deuil sera observée sur l'ensemble du domaine skiable avec une minute de silence à 14h23. Tous les employés de l'entreprise ont été invités à porter un brassard noir durant une semaine.
Mercredi en fin de journée, la police a annoncé que deux des blessés avaient pu quitter l'hôpital. Le troisième reste toujours hospitalisé.
Recherches suspendues
Sur le terrain, les recherches ont été suspendues mercredi matin. Toute la nuit, près de 250 personnes ont sondé le cône de l'avalanche à la recherche d'autres victimes, sans résultat. Tous les indices laissent penser qu'il n'y a pas d'autres victimes.
La police a ouvert une helpline téléphonique mardi. Elle a reçu 43 appels de personnes inquiètes. Tout a été vérifié. La police a pu localiser tout le monde, a précisé un porte-parole. Des recherches de téléphones mobiles ont été effectuées. Des patrouilles ont sillonné la station pour repérer d'éventuels véhicules abandonnés, sans résultat. De plus, aucune disparition n'est signalée.
Avalanche exceptionnelle
L'avalanche, de grande ampleur, a été qualifié mardi d'événement exceptionnel par le nivologue Robert Bolognesi. L'Institut pour l'étude de la neige et des avalanches avait évalué le risque à 2 sur une échelle de 5, soit un risque de déclenchement de coulées de neige mouillées sur des pentes raides. Par mesure de précaution, CMA avait prévu de fermer la piste à 14h45, comme ce fut le cas la veille.
La coulée s'est déclenchée vers 14h20 sur une largeur d'une centaine de mètres en surplomb de la piste 'Kandahar', à 2500 mètres d'altitude, qui relie la Plaine-Morte au reste du domaine skiable. Elle s'est étendue sur 840 mètres, dont 400 mètres de piste où les victimes ont été emportées.
Le ministère public valaisan évoque deux hypothèses pour élucider les circonstances du déclenchement de l'avalanche. La coulée aurait pu être déclenchée par des skieurs ou il s'agit d'un déclenchement spontané. Une expertise nivologique a été demandée.
Pour les besoins de l'enquête, la piste est restée fermée durant la journée de mercredi. Les vols, même de drones, ont été interdits. En fin de journée, la police a levé l'interdiction de survol. La piste a été rendue aux remontées mécaniques, précise la police. Mais l'enquête se poursuit.
Le ski continue
Le drame ne bouleverse en revanche pas le programme des épreuves de coupe du monde de ski prévues de jeudi à dimanche. Le comité d'organisation se dit 'attristé' mercredi dans un communiqué et exprime ses condoléances à la famille du secouriste.
D'entente avec la Fédération internationale de ski (FIS), le programme des courses et des entraînements est maintenu, précise le communiqué. Un moment de recueillement est prévu en mémoire du disparu.
/ATS