L'Allemagne pourrait se détourner du matériel guerre suisse si la Confédération maintient les règles de réexportation en vigueur. L'ambassadeur allemand en Suisse Michael Flügger l'a dit dimanche au 19h30 de la RTS.
La question est débattue depuis plusieurs semaines. Trois pays, l'Allemagne, le Danemark et l'Espagne ont demandé à la Suisse de pouvoir réexporter du matériel suisse à l'Ukraine. Mais la Suisse s'y refuse en vertu du droit de la neutralité et de la loi sur le matériel de guerre.
Pour l'Allemagne, cette décision est 'incompréhensible', a déclaré l'ambassadeur Michael Flügger. 'La Suisse, qui tient tellement à protéger le droit humanitaire et le droit international, devrait faire aussi un pas pour permettre aux pays qui en ont la volonté de soutenir l'Ukraine'.
Interrogé sur la possibilité que l'Allemagne cesse à l'avenir de se fournir en Suisse, le diplomate a répondu que chaque achat s'accompagnait d'un processus d'approvisionnement: 'On va peut-être choisir l'offre qui n'est pas attachée à des conditions telles que la Suisse les prévoit', a-t-il déclaré.
Il relève toutefois que plusieurs propositions au Parlement ont été déposées pour changer la loi. 'Une fois ces dispositions modifiées, cette question ne se poserait plus', a-t-il ajouté.
Conforme à la neutralité
La commission de politique de sécurité du Conseil national a en effet adopté la semaine dernière une motion et une initiative parlementaire en ce sens. Selon elle, les déclarations de non-réexportation doivent pouvoir être abrogées en cas de violation de l'interdiction internationale du recours à la force, et spécifiquement dans le cas de la guerre russo-ukrainienne.
La commission estime que la Suisse doit apporter sa contribution à la sécurité européenne, ce qui passe par une aide plus importante à l'Ukraine. Elle est également d'avis que les modifications proposées respectent le droit de la neutralité.
/ATS