L'immigration et la numérisation sont deux des principaux défis auxquels le système éducatif suisse doit s'adapter à l'avenir. L’harmonisation de l’école obligatoire a déjà bien progressé et l'objectif de 95% de jeunes diplômés du secondaire II est sur la bonne voie.
C'est ce qui ressort du rapport 2018 sur l’éducation en Suisse remis mardi à Berne au chef du Département fédéral de la formation, Johann Schneider-Ammann, et à la présidente de la Conférence des directeurs cantonaux de l'instruction publique, la Zurichoise Silvia Steiner. Le document décrit le système éducatif actuel et son efficacité de l’école obligatoire à la formation continue.
La Confédération et les cantons se sont fixés pour objectif en 2011 que 95% des jeunes de 25 ans possèdent un diplôme du secondaire II. Pour la première fois, le rapport établit des taux différenciés qui mettent en avant des différences entre les jeunes issus de l'immigration et les autres.
Ainsi, si 94% des jeunes de nationalité suisse atteignent presque le taux visé, les jeunes étrangers nés en Suisse ne sont que 86% à être diplômés du secondaire II et ceux nés à l'étranger que 73%.
Un tiers des jeunes âgés de 15 à 17 ans sont issus de l’immigration. Les études menées jusqu’ici imputent la responsabilité de leurs difficultés scolaire à leur origine. Pour les auteurs du rapport, cette vision est trop réductrice. C'est pourquoi, ils proposent de recenser aussi la langue, l’origine culturelle, l’origine socio-économique et la durée de séjour dans le pays.
Numérisation à examiner
La numérisation dans la formation est aussi un point sur lequel on ne dispose pas encore de suffisamment de résultats, alors qu'elle s'est largement imposée ces vingt dernières années dans le monde du travail, relève le rapport. Confédération et cantons sont d'accord pour porter une attention particulière à ce domaine, même s'il est difficile de prévoir l’ampleur future et la rapidité des répercussions de ces processus.
Un autre objectif concerne l'accès sans examen aux hautes écoles universitaires pour les titulaires d’une maturité gymnasiale. Les notes de maturité influent fortement la réussite des études, analyse le rapport. Les causes d'abandons restent encore trop peu connues pour prendre des mesures ciblées.
Enfin, l’efficacité des différentes formes d’enseignement intégratif restera à l'avenir également un thème majeur du système éducatif suisse. Plusieurs études confirment les avantages de ce modèle pour les enfants concernés et leurs performances sont comparables à celle des autres élèves de leur classe.
/ATS